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Article publié dans le webzine de Novembre 2016

De la belle vizeat!


À une époque où on partage volontiers la voiture ou l’appartement d’inconnus, pourquoi ne pas partager leur table? L’idée fait son petit bout de chemin au moment où le tourisme culinaire cartonne.

Créé à Paris en février 2014 par Camille Rumani et Jean-Michel Petit, Vizeat peut maintenant compter sur quelque 17 000 hôtes dans une centaine de pays.  Ne voulant pas faire bande à part, Vizeat a signé des partenariats avec la SNCF, des voyagistes, et des offices de tourisme, qui affichent ce service sur leur site web.

Tout a commencé après une belle expérience vécue par Jean-Michel Petit lors d’un repas pris dans une famille au Pérou. Il a alors décidé de faciliter la chose aux voyageurs du monde entier en créant cette plateforme.

La formule est simple. Utilisant la table comme réseau social, Vizeat met en relation des amateurs de cuisine qui souhaitent partager leurs traditions culinaires et des voyageurs curieux à la recherche d’authenticité.

Vizeat, le Airbnb de la table d’hôte, poursuit en fait la tradition des repas partagés, en mode 2.0. Dans la foulée du tourisme collaboratif, il met en vedette la gastronomie, mais pas que. L’important ce sont les rencontres, savamment orchestrées à l’avance d’après l’offre des hôtes. Ceux-ci publicisent sur le site web le genre de repas qu’ils proposent, brunch, lunch, apero ou dîner, le style, décontracté ou plus formel, et le prix demandé. Ils se présentent, occupation, intérêts, langues parlées, groupe d’âge, etc. La réservation et le paiement se font sur le site même et il n’y a aucun échange d’argent avec l’hôte, ce qui n’empêche pas de lui apporter un petit quelque chose, question de favoriser les échanges culturels.

À Rome chez des Romains

À Rome, où j’ai testé le produit, le choix était vaste. Lunch végétalien, apéro en terrasse avec vue sur les toits, cuisine romaine simple ou sophistiquée, etc. J’ai choisi de « vizeater » un couple vivant dans les Castelli Romani, sur les hauteurs de Rome, au cœur du vignoble de Frascati, qui offrait un repas sur le principe « de la ferme à la table ». Le contact électronique avec Gianni a été très sympa. Il proposait de venir nous prendre à une station de métro, moyennant quelques euros. Autrement il attend les visiteurs motorisés à leur sortie de l’autoroute pour les guider jusque chez eux. L’affaire était conclue.

Retraités depuis quelques années, Maura et Gianni ont réalisé leur rêve de posséder une ferme et d’y travailler dans le respect total de l’environnement. Ils nous ont accueillies chaleureusement, fait visiter leur potager et la cave d’affinage de fromages de Gianni, montré leurs oliviers, le verger, les vignes, présenté leurs poules et lapins, et longtemps parlé agriculture bio, avant de servir l’apéritif accompagné de bruschetta, et de passer à table. Tout ce qui sera dégusté au cours du repas vient de la production de la ferme. Au menu, cette délicieuse soupe traditionnelle du Latium, la vignola, que Maura avait préparée avec de la verdure, des pâtes et des haricots dans un bouillon goûteux. Elle a ensuite servi une viande cuite à feu doux dans du lait : un délice même pour des végétariennes à temps partiel qui en ont repris deux fois! Au dessert, des fruits. Tout cela dans une ambiance conviviale au rythme d’une conversation à bâtons rompus comme avec de vieux amis.

Le prix du repas varie d’un hôte à l’autre. Le pranzo (repas du midi) chez Gianni et Maura est l’aubaine du siècle à 20 euros.

fr.vizeat.com/

Louise Gaboury