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Article publié dans le webzine de Septembre 2015

12 jours en Sicile


La Sicile est la plus grande île de la Méditerranée. Inutile de penser la visiter en entier en une semaine. Je n'ai pas eu assez de douze jours pour seulement l'effleurer. 

Je n’ai pas tout vu.  J'ai oublié Palerme, Cefalù, Syracuse, Messine, Catania, Taormina et même la vallée des temples...  À la suggestion d'Alessandro et d'Evelina, mon voyage a été divisé en deux: six jours à Trapani, et six jours à Cosimo, pour explorer dans chaque cas les environs, un peu en dehors des sentiers battus.

Trapani

La Sicile a connu une histoire mouvementée:16 dominations diverses ont façonné son paysage et le caractère de ses habitants. Du côté du port, Trapani est résolument arabe, alors que le corso Vittorio Emmanuele affiche de superbes façades baroques. Dans les îles Egadi, comme dans les îles Éoliennes, on pourrait se croire en Grèce, comme devant l'impressionnant temple inachevé de Segeste.

L'architecture, la cuisine et la mer sont de bonnes raisons de découvrir la Sicile, mais ses fêtes traditionnelles peuvent fournir un intéressant thème de visite. À Trapani, par exemple, existe une étonnante tradition de Pâques au cours de laquelle une vingtaine de sculptures représentant des scènes religieuses sont lentement transportées dans la ville. Trapani est l'endroit idéal pour rayonner dans la région.

Erice, une "montagne" sacrée, où il fait bon flâner, domine Trapani. On y accède en voiture ou par le téléférique qui  époustouflante sur les environs. Je n'ai pas vu Agrigente et la vallée des temples, mais Segeste m'a impressionnée. Et j'ai été émue par Gibellina, une ville moderne et nue reconstruite artificiellement à une vingtaine de kilomètres de la ville détruite lors du tremblement de terre de 1968, alors que la vieille ville a été ensevelie sous le béton au nom de l'art... 

Marsala est une ville charmante et une halte dans un vignoble s'impose...on y apprend notamment que l'ingrédient le plus cher qui entre dans sa composition est ... le temps! Ensuite, on fait un petit détour pour admirer les plus grandes salines de la Méditerranée, au moment où le soleil se couche.

Comiso

J'ai rayonné dans la région au départ de Comiso, une petite ville tranquille où on a tourné, comme dans d'autres villes des environs, dont Punta Secca et Ragusa, des scènes de la série sur Montalbano, le héros des populaires romans policiers de l'auteur sicilien, Andrea Camilleri. Une surprise m'attendait à Comiso: j'ai pu assister à la mise en place du tapis de fleurs annuel, une tradition toujours vivante dans le sud de l'Italie.

Autre tradition locale, le théâtre de marionnettes, également inscrit au Patrimoine de l'Humanité, comme les villes baroques de Noto, Sicli et Raguse. On peut assister à une représentation de la Primaria Compagnia Siciliana dell'opera dei pupi, à Caltagirone, par ailleurs capitale régionale de la céramique. Il faut gravir les 142 marches décorées de céramique pour admirer la vue et visiter au moins un atelier, sinon pour acheter, au moins pour se rincer l'oeil.

Il y a en Sicile, des trésors de l'époque romaine. Les mosaïques de la villa romana del Casale, inscrites sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco en 1997 valent le détour. On peut facilement y passer deux ou trois heures à admirer ces oeuvres d'un art consommé. Des travaux récents, dont l'amémnagement d'une toiture et d'un réseau de passerelles, ont amélioré les conditions de visite du site.

Modica est la ville du chocolat, introduit ici par les Espagnols. Celui qu'on y fabrique est travaillé à froid et ça se goûte puisque le sucre reste en cristaux. Il a la propriété de bien résister à la chaleur, un must en Sicile.

Et puis, il y a l'Etna. LA montagne. Celle dont les capricieuses éruptions ont redessiné le paysage, qu'on peut découvrir au cours d'une randonnée relativement facile.

Difficile d'évoquer la Sicile sans parler bouffe! D'abord, il y a les poissons et fruits de mer, puis les pâtes, bien sûr, dont les busiate, puis, les aubergines, les tomates, les oranges et les citrons, la granità accompagnée d'une brioche, les cannoli ricotta et la cassata, la pâte d'amande, et les rois de la cuisine, les arancine ou arancini, l'appellation et la recette changeant selon qu'on est d'un côté ou l'autre de l'île.

De la Sicile, je n'ai vu que la moitié, et encore, et je rêve de découvrir l'autre...

www.regione.sicilia.it/turismo

www.turismo.trapani.it

Louise Gaboury