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Article publié dans le webzine de Février 2016

Cuisine vénitienne : miam, finalement !


À mon premier séjour à Venise, j’ai eu le coup de foudre pour la Sérénissime, mais pas pour sa cuisine… Je rêvais de foie de veau à la vénitienne et de pâtes à l’encre de seiche et j’ai été suprêmement déçue. Les pâtes étaient sèches et le foie de veau tellement moins bon que celui que je me souvenais d’avoir mangé avec ravissement dans un restaurant de Montréal…

Vu la quantité phénoménale de touristes que reçoit la ville et l’infime possibilité qu’ils retournent deux fois au même établissement, j’en avais déduit qu’on était réduits à mal manger à Venise.

Je n’ai toutefois pas voulu rester sur cette mauvaise impression et j’ai récidivé et fini par trouver un foie de veau décent, sans plus, et un risotto à l’encre de seiche correct, pour une personne, denrée rare à Venise.

Au fil de mes visites, en observant le comportement des Vénitiens (il en reste environ 60 000, soit environ le nombre de touristes qui « font » Venise chaque jour !) j’ai finalement réussi à bien manger.

Apéro et grignotines

Les Vénitiens mangent et boivent toute la journée. J’ai été invitée à boire un Prosecco accompagné de cicheti (sortes de tapas vénitiens) et même d’un mini sandwich à la porchetta avant 11 heures du matin !

Comme le commissaire Brunetti imaginé par la romancière américaine Donna Leon, ils s’arrêtent dans un bar prendre des tramezzini (sandwiches de pain blanc pas de croûte !) et une ombra, comme on appelle ici un simple verre de vin, blanc ou rouge. Ce nom viendrait, selon Gino Bortoletto, président de Slowfood Promozione, du fait qu’on le prenait à l’origine à l’ombre…

À Venise on boit aussi du Prosecco, on l’a vu, et des Spritz Aperol (cocktail à base d’Aperol, une liqueur d’herbes, de Prosecco et d’eau pétillante ou de soda, agrémentée d’une demi-tranche d’orange). On set habituellement quelque chose à grignoter avec l’apéro, du simple plats de chips aux cicheti plus élaborés.

Les plats traditionnels

À Venise les plats à base de poissons abondent, mais dans le reste de la Vénétie, on mange plus de viande. Parmi les plats traditionnels, on trouve les crostinis, un peu comme en Toscane. J’ai osé manger un crostini au gras de porc (une tartine de gras de porc, en fait !) parfumé au romarin et c’était bon, mais la culpabilité (et la peur de voir monter en flèche mon cholestérol !) m’a retenue d’en manger un second.

Au menu vénitien également, le risi e bisi, (risotto avec pois verts, pancetta, et oignons),  le Bigoli in salsa (les bigolis sont des spaghettis typiquement vénitiens nappés ici simplement de sauce à la sardine et à l’oignon), les seiches à la vénitienne (à la sauce tomate), le foie de veau à la vénitienne (préparé avec de l’huile, de l’oignon et du vinaigre). Plusieurs plats sont servis avec la polenta, jaune ou blanche.

Il arrive qu’on boive du Prosecco tout au long du repas. Ensuite, on sert parfois de la Grappa, de Bassano, une petite ville de l’arrière-pays.

Après ces agapes, il est fortement recommandé de marcher dans Venise !

Louise Gaboury