Situé tout au sud de la Floride, point d'orgue d'un chapelet d'îles reliées par des ponts qui défient la nature, à quelques encablures de Cuba, l'endroit n'est pas banal. La végétation luxuriante, l'architecture colorée et une faune excentrique venue d'un peu partout sur la planète attirée par une certaine marginalité, donnent le ton.
La ville affiche un perpétuel air de fête et son cimetière ne fait pas exception côté extravagance. Pourtant, il semble de loin tout à fait « normal » : un cimetière-jardin typique des petites villes nord-américaines des années 1840 avec des statues, des anges, des monuments, des signes divers symbolisant l'amour, la fertilité, l'immortalité, la force, l'éternité. Pourtant, en parcourant les allées bien ordonnées, l'oeil est soudain attiré par un monument décoré de colliers de carnaval. Un fêtard, peut-être ? Ici et là, ce sont les inscriptions qui étonnent. « I told you I was sick » (je vous l'avais dit que j'étais malade) sur la tombe d'un certain B.P. Roberts. Plus loin, le monument d'Edwina Lariz, morte à 63 ans, orné de sa photo et de l'épitaphe suivante : « devoted fan of Julio Iglesias » (admiratrice dévouée de Julio Iglesias). Ça ne s'invente pas !
En m'attardant au cimetière en décembre dernier et j'ai été surprise de voir plusieurs tombes décorées pour Noël. Ici, où le crépuscule sonne le début de nuit débridées, la mort ne semble pas triste.