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Article publié dans le webzine de Juillet 2011

Provence: en suivant le mur de la peste


Mars 1721. Il y a urgence ! En cent jours, les habitants du Comtat Venaissin, alors terre pontificale, doivent bâtir un mur de 27 km, en pierre sèche, pour protéger la papauté avignonnaise et la population locale de la terrible peste qui dévaste Marseille.?Il en reste aujourd'hui une sorte de « petite muraille de Chine » avec guérites et postes de garde, qui coupe en deux les Monts de Vaucluse et que l'on peut longer par un joli sentier pédestre.

En mai 1720, la « Grande Peste » arrive dans le port de Marseille par le "Grand Saint Antoine" dont l'affréteur, malgré plusieurs décès suspects à bord signalés par le capitaine , voulut absolument débloquer la cargaison pour commercialiser ses soieries à la Foire de Beaucaire.?Une terrible peste envahit toute la Provence.?Pour limiter la propagation de la maladie que les restrictions de circulation ne parviennent pas à contenir, les territoires pontificaux d'Avignon et du Comtat Venaissin décident d'ériger une barrière sanitaire matérialisée par un mur de pierre sèche entre la Durance et le Mont Ventoux. Equipée de guérites et de postes de garde, cette muraille, gardée jour et nuit par mille soldats des troupes papales, empêchait ainsi tout passage.?C'est donc en mars 1721 que les habitants, plus de 500 petites gens, furent réquisitionnés par le vice-légat du pape pour l'édification de la "ligne", comme on l'appelait alors.

Les matériaux de construction, des pierres calcaires extraites sur place, ne permettaient qu'un assemblage irrégulier, parfois bancal, aggravé par la médiocrité du travail des tâcherons requis de force et oeuvrant dans la hâte . ?27 km de murs furent ainsi édifiés de Cabrières d'Avignon à Monieux.?Mais alors que l'épidémie cesse en Provence, la peste entre fin août en Avignon par le Rhône. Le Comtat, à son tour ravagé, connaitra une terrible année 1722. Les troupes du Royaume de France, voisin inquiet, remplaceront alors les troupes pontificales pour consigner le territoire, dès lors prisonnier de son propre mur. ??Le sentier du mur de la peste :

Ce mur de la peste, patiemment restauré depuis 1986 par l'Association Pierre Sèche en Vaucluse, est aujourd'hui longé par un sentier pédestre balisé. On y croise des bornes de pierre gravée représentant un médecin de l'époque dans son costume sensé le préserver du risque contagieux.

Infos pratiques :?Parking : mairie du village de Lagnes (à 4 km de Fontaine de Vaucluse)?Balisage jaune-rouge, blanc rouge, jaune-rouge?Distance : 8,9 km?durée: 3h30

www.lagnes.fr/fr/decouverte-lagnes/randonnee/8-le-sentier-du-mur-de-la-peste/

Où dormir :

- La Petite Closerie à Cabrières d'Avignon. Chambre d'hôtes?Jolie maison de pierre du 17ème siècle avec jardin et piscine.?A partir de 85 EUR la chambre double.?lapetitecloserie.com

- Le Grand Jonquier à Lagnes. Chambre et table d'hôtes. ?Ancienne magnanerie restaurée en campagne avec piscine.?98 EUR la chambre double. ??www.grandjonquier.com

- Hôtel restaurant Le Mas des Grès à Lagnes?Mas provençal restauré. Jardin, piscine, spa, fitness, hammam à disposition .?A partir de 85 EUR la chambre double.? www.masdesgres.com

Louise Gaboury