Le comité du tourisme de l'OCDE a rendu publics les résultats de ses analyses de 2013. Dans un contexte de croissance des flux, la caractéristique majeure s'avère être, là comme ailleurs, la montée des pays émergents, que ce soit comme destinations prioritaires ainsi que comme émetteurs de nouveaux flux touristiques. La Chine, la Russie et l'Inde fournissent de gros contingents de voyageurs.
Le comité du tourisme de l'OCDE a rendu publics les résultats de ses analyses de 2013. Dans un contexte de croissance des flux, la caractéristique majeure s'avère être, là comme ailleurs, la montée des pays émergents, que ce soit comme destinations prioritaires ainsi que comme émetteurs de nouveaux flux touristiques. La Chine, la Russie et même l'Inde fournissent de gros contingents de voyageurs, qui sont appelés à accroitre fortement à l'horizon 2030.
En dépit de la crise de 2008-2009, les touristes au niveau mondial ont dépassé en 2012 le milliard de voyageurs (les pays de l'OCDE y comptent pour 60 %), et l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) prévoit un chiffre de 1,8 milliard en 2030. Le tourisme est donc une activité remarquablement résiliente aux évènements extérieurs.
Par exemple, si le nombre de voyageurs à destination du Japon a baissé en 2011 et 2012 suite au drame de Fukushima, 2013 a constitué un record avec plus de 9 millions de touristes accueillis. Il existe même un projet en cours d'instruction pour construire un village touristique "sécurisé" (bétonné et "plombé") sur le site même de la catastrophe.
Le tourisme représente 4,2 % du PIB des pays de l'OCDE, 5,9 % de l'emploi et 21 % des exportations de services. Le poids dans le PIB et l'emploi peuvent être très intenses selon les pays (la Grèce, la Turquie, les Antilles françaises, et l'Espagne dépassaient les 15 % à 20 % du PIB avant la crise).
Selon l'OMT, d'iici 2030, les pays émergents devraient enregistrer dans les 15 ans qui viennent un taux de croissance annuelle de 5 % du nombre de touristes accueillis, l'Asie en tête, soit le double des pays de l'OCDE.
La Chine est devenue un acteur majeur. Elle dépense 8 fois plus qu'il y a 12 ans en termes de budget touristique. Elle a en outre déboursé en 2012 102 milliards de dollars US à l'étranger, soit 37 % de plus qu'en 2011 et davantage que tous les autres pays au monde. Les Chinois devancent les touristes japonais dans toutes les grandes capitales d'Europe (Londres, Paris, Rome, Venise, Vienne, Madrid...).
L'Europe est toujours plus populaire que les USA. La Russie figure comme le cinquième pays émetteur de touristes à l'échelle mondiale et là encore, l'Europe représente 80 % de l'offre pour cette nationalité. Les Indiens restent encore peu nombreux, mais leur nombre a doublé depuis 2006.
L'OMT prévoit pour 2030 17 millions de nouvelles arrivées en provenance de l'Asie/Pacifique, 16 millions en provenance d'Europe, 5 millions des Amériques et 5 millions d'Afrique et du Moyen-Orient. Cette explosion de la demande ne va pas sans difficulté : capacité, volume et qualité de l'offre hôtelière et de taxis (un des points noirs français), programmes de mise en valeur du patrimoine, maitrise des principales langues (anglais) par les "travailleurs" du tourisme qui sont au contact direct avec la clientèle, offre de nouveaux "packages" originaux, offres spécifiques "senior".
Certains pays s'adaptent activement à ce nouveau contexte, marqué par une inflation des arrivées. Ainsi, en 2013, la Turquie s'est employée à la création de demandes électroniques de visas en ligne, de contrôles automatisés à la frontière afin de réduire les délais d'attente et de fluidifier les arrivées.
Les caractéristiques de la demande se transforment. La clientèle est plus âgée : en 2012, 23 % des touristes ont plus de 55 ans. Ils sont plus économes et privilégient les courtes distances. Ils sont en outre friands de vacances à thèmes : aventure, culture, patrimoine, gastronomie, vins.
Le marché voit apparaître de nouveaux créneaux inédits : vacances pour la diaspora, homosexuelles, tourisme humanitaire, tourisme médical. Le tourisme "noir" se développe également : randonnée en Afghanistan, chasse aux pirates (au large de la Somalie), séances photographiques dans les zones de conflit (Syrie). On peut lui opposer un tourisme "de mémoire" qui se déploie sur les lieux de grandes tragédies (Ground Zero à New York, Auschwitz en Pologne, cimetières militaires en Normandie et en Europe...).
Source : Les Échos