Il y a cinq ans, j’étais à Venise. Pour vrai. J’y suis retournée depuis, et, si tout va bien j’y séjournerai de nouveau en octobre. En attendant, et au cas où, je m’y promène virtuellement.
Aujourd’hui je sors de Venise pour aller explorer brièvement Vicenza et Padova, facilement accessibles en train de la gare Santa Lucia de Venise.
Vicenza, c’est la ville d’Andrea di Pietro della Gondola, dit Palladio, qui a vécu en Vénétie au XVIe siècle. Il est à l’origine d’une véritable révolution de l’architecture locale, et son influence a dépassé les frontières de l’Europe. Inspirées de l’architecture romaine classique, ses œuvres sont souvent d’une désarmante simplicité.
Lapetite ville de Vicenza, où l’ancien decumano romain porte le nom de Corso Palladio, est toujours riche de nos jours, sa prospérité reposant sur des joalliers qui travaillent savamment l’or et sur les banques qui y ont acquis plusieurs très beaux palais.
Facilement accessible en train depuis Venise, Vicenza, où Palladio a vécu garde son empreinte. Ici la main du maître est partout présente. On lui doit notamment la Basilique, symbole de la ville, et sans doute la coupole, le portail latéral nord, et la chapelle Almerico de la cathédrale, reconstruite sur les ruines d’un temple ancien.
Palladio n’aura pas vu la basilique terminée, ni la splendeur du fabuleux teatro olympico inauguré en 1585, premier théâtre couvert de l’histoire de l’Italie, inspiré des théâtres romains. La scène de cette merveille de forme elliptique s’ouvre sur sept rues évoquant Thèbes, qui donnent une rare impression de profondeur, et alimentent l’illusion d’un théâtre ouvert. La saison théâtrale de l’endroit est très courue. Si on veut assister à une représentation, il faut réserver ses places longtemps à l’avance. Je m’attable ce midi dans un restaurant populaire, une caffetteria sur la piazza del duomo, où je me régale de bacala alla vicentina accompagnée de polenta.
De retour à la gare, je prends le train pour Padova. J’ai pris soin de réserver à l’avance la visite de la magnifique chapelle des Scrovegni. Je me balade ensuite dans les ruelles anciennes qui entourent le marché.
Je termine mon court séjour dans la ville de Saint Antoine sans avoir pu voir la basilique qu’on lui a consacré au début du XIIIe s. Je prends toutefois le temps de déguster un plat de bigoli al anatra à l’Osteria dei fabbri avant de retourner à la gare la Venise endormie.
Buona notte