De plus en plus de voyageurs choisissent une destination pour son potentiel en termes de culture, de découverte, d'art de vivre, de gastronomie et d'authenticité. Apprendre à connaître et aimer les vins d'une région, apprécier son terroir et son paysage, voilà une tendance qui s'inscrit dans l'air du temps.
L'oenotourisme comporte plusieurs facettes. De l'apprentissage de l'oenologie à la visite de caves et de chais, en passant par les rencontres avec les viticulteurs, la fréquentation de musées spécialisés, les découvertes architecturales des châteaux viticoles et les activités plus inhabituelles comme le survol des vignobles en montgolfière, il vise un large public.
Au fil des ans, l'oenotourisme a fait le grand saut vers le tourisme de masse. Vacances Transat propose par exemple un forfait « Bordeaux et ses vignobles » comprenant vols, hébergement à Bordeaux, petits-déjeuners et excursions autour du vin, incluant une découverte de Bordeaux à pied, une dégustation de vins et fromages, une visite de Saint-Émillion et de vignobles du Médoc.
Comme la démocratisation de l'oenotourisme, l'explosion du concept de routes des vins est assez récent. Depuis la première route des vins née dans le Frioul, dans les années 1960, l'Italie en compterait maintenant près de 150 ! Les Américains ont développé la chose dans les années 1970 et 1980, d'abord en Californie, puis dans les autres régions viticoles. On en trouve maintenant partout, agrémentées de sites naturels à visiter et de produits connexes à découvrir : fromageries, fermes, etc.
L'exemple de la France
En France, les régions viticoles jouissent d'un fort pouvoir d'attraction touristique. Selon Atout France, un tiers des touristes citent le vin et la gastronomie comme motivation de leur choix de séjour. La fréquentation des caves est estimée à 7,5 millions de personnes, dont 2,5 millions d'étrangers. Environ 5000 caves accueilleraient en moyenne 1500 personnes par an. À elle seule la route des vins d'Alsace accueille 1,5 millions de visiteurs chaque année.
Les viticulteurs rivalisent d'imagination pour attirer et séduire les voyageurs. Ils s'allient à des festivals locaux (Hivernales du rire et du vin), s'associent à des événements culturels comme des concerts (Jurançon), proposent des pique-niques avec les vignerons (Chai de Crouseilles), des activités autour du vin et des vendanges (les médocaines. 4 filles dans le vin !) ou conjuguent mots et vins, comme cette prestation théâtrale sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône d'où on jouit d'une vue imprenable sur les vignes de Saint Joseph et les coteaux d'Hermitage. Ils exploitent également la technologie moderne, comme la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes qui utilise le GPS pour faire découvrir le vignoble en trois itinéraires thématiques : vin et terroir, vin et patrimoine et le vin et le fleuve.
Le vin n'a plus de frontières ?
En mai dernier, dans le Globe veilleur, Maïthé Levasseur faisait état d'un partenariat audacieux entre la France (Alsace) et l'Allemagne (Pays de Bade). « Six agences de développement touristique et économique ainsi qu'une association viticole travaillent ensemble, avec le concours de l'Union européenne, sous un modèle de coopérative de marketing. Alors qu'en Europe, les régions se livrent souvent une forte concurrence, cette association tranche avec un marketing unifié. Le territoire couvre 15 000 hectares de chaque côté de la rive du Rhin, qui tient lieu de frontière. L'offre est teintée différemment selon les traditions culinaires allemandes ou françaises. » (fr.winetourism-baden-alsace.com/). »
Au banc d'essai J'aime bien le vin et ses paysages. Au fil des années, j'ai pu expérimenter une foule de produits oenotouristiques ici et là sur la planète. J'ai marché, roulé, vogué, logé, pique-niqué et pédalé au milieu des vignes en France, au Québec, en Italie, en Californie, en Ontario, en Nouvelle-Zélande, au Chili, en Autriche, en Suisse, au Portugal et en Argentine. Rien ne m'arrête : le mois prochain je compte même visiter un vignoble à Cape Cod ! J'ai pris des leçons de dégustation à l'Université du vin, visité des musées du vin et même expérimenté avec bonheur la vinothérapie. L'expérience que j'ai le mois appréciée : la Californie, à mon avis surévaluée. Mon plus joli souvenir ? La fête des vignerons à Saint-Nicolas de Bourgueil pour la qualité de ce vin , mais aussi pour la joie de mes enfants qui en ont eu plein la vue avec le dompteur de lions, roi de la fête ! La plus originale ? La découverte à vélo du quatuor de Listrac, dans le Médoc. Mon coup de coeur : le superbe vignoble de Saint-Émilion, d'une poésie incroyable. |
Sites viticoles inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité . Saint-Émilion (France) . L'île du Pico (Portugal) . La vallée du Haut Douro (Portugal) . Les vignes de Lavaux (Suisse) |