Ce n’est pas la Floride de nos « mon oncles », ni celle du film La Florida. Bienvenue dans le comté de Palm Beach. Né dans l’opulence du refuge pour magnats de ci et de ça, il a connu des périodes fastes et des creux de vague. Depuis quelques années, il gagne en sophistication.
Il y a une vingtaine d’années, à part la somptueuse route A1A bordée de manoirs au style italianisant, l’endroit n’était qu’un long "boulevard Taschereau", ponctué de restaurants de chaine de restauration plus ou moins rapide. Maintenant, la revitalisation de petites villes comme Delray, a donné une seconde vie à ce refuge balnéaire. La création de nouveaux quartiers, comme City Place et Waterfront à West Palm Beach a attiré des clientèles plus jeunes. Là, on est loin de la Floride des grabataires…
La doyenne, Palm Beach
C’est Henry Morrison Flagler qui, après avoir conduit son chemin de fer Florida East Coast Railway, vers le sud et semé quelques hôtels en cours de route, a lancé Palm Beach, dont le nom viendrait d’une cargaison de palmiers qui se serait échouée sur la plage. On lui doit un des plus beaux palaces américains, The Breakers. Flagler avait fait construire Whitehall, offert en cadeau de mariage à sa seconde épouse. Il avait confié la conception de la maison aux même s architectes qui ont signé la Bibliothèque publique de New York et la maison Frick sur la cinquième avenue. Elle est située, à Palm Beach même, non loin d’une avenue mythique, Worth avenue, du nom du lac voisin. Des visites organisées, tour les mercredis en saison permettent de connaître la petite histoire d’une des rues les plus chères du monde.
Cette belle rue où les plus grandes marques du luxe s’affichent, dégage le charme d’un village méditerranéen. C’est Addison Mizner, décorateur et architecte plus ou moins autodidacte, qui l’a voulue ainsi. Un bel espace, Mizner Park, lui rend hommage à l’autre bout du comté, à Boca Raton, autre repaire de riches et célèbres… Les deux stations balnéaires sont reliées par une des plus belles routes côtières du pays, la A1A, un court, mais oh combien chic, « road trip ».
Marchés de producteurs et restos de chefs
Oubliez les tomates insipides, dites de Floride, qu’on tente de nous fourguer en hiver. Le comté compte une belle brochette de marchés de producteurs. On les trouve notamment à Lake Worth, Delray, Boca Raton et West Palm Beach, un des plus intéressants, près du canal, au milieu d’une pépinière de chouettes restaurants où on peut s’attabler le samedi midi, après le marché. À essayer : Avocado Grill, où officie avec brio un jeune chef français.
Du boui-boui de plage (Dune Deck Café, à Lantana) au plus chic (Charley’s Crab à Palm Beach et Tramonti, à Delray), en passant par la pizzeria (Anthony’s Coal Fired Pizza, à Delray), avec vue (Al Fresco, à Palm Beach), en terrasse (Cucina dell’arte, à Palm Beach), on y trouve de tout et on y mange de tout. Laurent Godbout y aura bientôt pignon sur rue dans un coin très très bien fréquenté de Palm Beach.
Beau temps, mauvais temps
Autres temps, autres mœurs. Maintenant, les vacanciers ne passent plus toutes leurs journées à se retourner pour bronzer uniforme, sur les plages, par ailleurs magnifiques, du coin. Une mention particulière à celle de Gulf Stream, pour son stationnement gratuit, et à celle de Delray, pour son accès wifi. Les Floridiens actifs font du surf, pêchent en haute mer au départ de Boyton Beach, ou s’embarquent sur le quai de Delray pour une petite croisière.
Outre l’incontournable magasinage, notamment au Palm Beach Outlets, au Town Center de Boca Raton, ou, pourquoi pas, sur la très huppée Worth avenue, les activités ne manquent pas. Golf, bien sûr, mais également randonnée, dans les parcs du comté, comme John Prince State Park, vélo, notamment sur la A1A (encore elle !). Dans un registre à la fois plus exotique et plus élitiste, il y a bien sûr la saison de polo, avec des matches tous les dimanches de janvier à avril, à Wellington. Robes légères, jolis chapeaux et brunch au Champagne…
Les activités culturelles sont également au menu, avec des concerts en plein air, ici et là, mais aussi des spectacles, au Kravis Center for the Performing Arts, et du cinéma étranger au Living Room Theater de l’université Florida Atlantic (FAU).