Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je n’aime pas passer pour une touriste. En voyage, je ne porte ni chaussures de course, ni pantalons cargo, ni sac à dos.
À Rome, je fais comme les Romains. Et à Venise? Je me suis amusée, lors de mon dernier séjour, à tenter d’identifier les Vénitiens dans la foule.
Difficile de faire la différence entre un Vénitien d'origine et un Vénitien d'adoption. Le Vénitien d'origine parle le vénitien, en plus de l'italien, bien sûr. Celui ou celle que vous croisez risque d’être Vénitien s’il porte un attaché-case, ou un journal sous le bras, ou s'il pousse une voiture d’enfant. Il peut aussi remorquer une voiturette pour faire ses courses, ou promener son chien. Il achète des fleurs.
Il prend son caffè au comptoir des bars et ne sort pas de la gare à 9 heures du matin. Il va reconduire ou chercher un enfant à l'école. On peut le voir pêcher le dimanche, par exemple, sur la rive ca' di dio. S’il est jeune, il marche vite et s’impatiente derrière les touristes qui bloquent les ponts et les « calle » en prenant leurs « selfies ».
Il est bien habillé et n’oserait pas sortir en bermuda ou en camisole. Il est habituellement habillé plus chaudement que le touriste moyen. Il ne porte ni chapeau Tilley, ni caméra dans le cou et ne transporte pas de bouteille d’eau.
Je crois avoir assez bien réussi mon « déguisement ». Des gens m’ont demandé leur chemin, et des Françaises m’ont même complimenté sur la qualité de mon français…
