Il y a une centaine d'années, les femmes n'avaient pas le droit de vote et pas vraiment le droit de voyager. Quelques rares esprits indépendants et aventuriers, comme Ella Maillart et Alexandra David Neel ont brisé les carcans imposés aux femmes. Plus besoin d'être une héroïne pour voyager seule maintenant. Elles sont maintenant nombreuses, moins fortunées ou moins aventureuses à suivre modestement leur exemple.
Elle est partie!
Il n'y a pas si longtemps, elles n'auraient pas osé s'aventurer seule et auraient plutôt opté pour un voyage de groupe, au cours duquel, leur désir de liberté n'aurait peut-être pas pu être assouvi. Mais le monde a changé. Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux et les nombreux forums, elles sont mieux outillées pour partir seule à l'aventure.
Le mouvement est parti et les quelques très malheureux incidents déplorés il y a quelques mois n'arrêtent pas cette tendance lourde. Les blogues et les articles axés sur le sujet foisonnent. Le gouvernement du Canada s'est même attardé à la chose dans un opuscule intitulé Voyager au féminin (voyage.gc.ca/docs/publications/her_own_way-fr.pdf), doté d'une section pour les femmes voyageant en solo. Ces dernières semaines, le sujet a été encore souligné abondamment dans la presse spécialisée.
Plus éduquées, plus indépendantes, les femmes ont également plus de moyens financiers, ce qui les prédispose au voyage. Si elles partent seules, ce n'est pas faute de vie sociale, mais par choix.
Qui sont ces voyageuses solo?
Elles ne sont pas toutes comme le personnage de Julia Roberts dans Mange, prie, aime qui fuit un chagrin d'amour. Il y a cette mère de famille débordée qui décide de laisser époux, ados, chien et maison et de mettre sa carrière en suspens le temps de faire un bout du chemin de Compostelle pour se retrouver. Ou, à son premier voyage en Europe, cette jeune femme partie avec une amie, qui découvre le bonheur de se promener seule dans Paris sans avoir à faire de compromis, pendant que son amie va récupérer son bagage égaré à l'aéroport. Ou encore cette autre qui, n'ayant pu intéresser personne à son projet de voyage, décide de partir envers et contre tous. Ou celle-là, devenue veuve, incapable de renoncer au plaisir de voyager, ou encore, celle-là qui part seule étudier ou travailler à l'étranger.
Conseils d'experte
Voyager seule permet à Janice Waught, auteure de The Solo Traveller's Handbook, et blogueuse (solotravelerblog.com) de poursuivre ses propres intérêts et de s'ouvrir sur le monde. Elle dit rencontrer beaucoup plus de gens que si elle voyageait avec quelqu'un.
La voyageuse expérimentée suggère aux femmes qui ont envie de goûter à cette aventure, mais hésitent encore, de commencer par une destination proche, voire une ville plus ou moins voisine pour quelques jours pour tester leur comportement. Si l'essai est concluant, elles pourront partir plus loin et plus longtemps. Aux voyageuses solo, elle conseille de voyager léger pour ne pas être limitées ou encombrées par le poids de leur valise. On trouve notamment sur son blogue des consignes de sécurité et des exemples de destinations où il fait bon voyager en solo. Les plus récentes sont Varenna, en Italie et Bariloche, en Argentine.
S'inscrire à des cours à l'étranger (langues, peinture, cuisine, etc.) est une façon agréable de voyager en solo. Les cours fournissent un certain encadrement tout en garantissant du temps libre : le meilleur des deux mondes?
Les résultats d'une enquête menée en juin dernier auprès de 1000 femmes publiés sur thealternative.in/travel, révèlent que les motivations des femmes pour voyager seules sont variées. Plus du quart d'entre elles le font pour la liberté, 17% pour le sens de l'aventure, 15% pour mieux se connaître. Elles le font également pour renforcer leur confiance en elles, pour rencontrer des gens , apprivoiser une nouvelle culture et briser la routine en faisant des choses différentes. 51% des répondantes ont déclaré avoir déjà voyagé entre deux et cinq fois en solo. La durée des voyages en solo de ces femmes varie de une à trois semaines. Toujours d'après les résultats de cette enquête, les femmes qui voyagent seule choisissent d'abord les auberges de jeunesse, puis les B & B, et finalement les hôtels. Le choix des auberges de jeunesse s'explique par le prix, la facilité de rencontrer des gens et de se lier avec d'autres voyageurs (euses). Les voyageuses solo fréquentent l'Europe, l'Amérique du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. Elles seraient réticentes à aller seule au Moyen-Orient, en Afrique, en Inde et en Chine. Les principales raisons qu'évoquent les femmes pour ne pas voyager seule sont la sécurité, la crainte de la solitude et la pression de la famille. |
Quelques adresses : . solofriendly.com . solotravelerblog.com Une vaste gamme d'applications pour téléphone intelligent permettent de savoir où mangent les gens du coin, se retrouver dans le métro de Paris ou d'ailleurs, consulter les horaires de trains ou le plan d'une ville, trouver un point d'accès à Internet sans fil, un hôtel à la dernière minute, et même un taxi! |