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Article publié dans le webzine de Décembre 2012

Leur Venise…


L'une y habite, les deux autres pas, mais ils l'adorent tous les trois. Gabriella Zimmermann, Gino Bartoletto et Monica Cesarato nous parlent de leur Venise. Sans se connaître et s'être concertés, ils recommandent tous les trois aux visiteurs de se perdre dans la ville, de délaisser la place Saint-Marc et la strada nova pour s'aventurer dans les ruelles qui mènent parfois à de petites places belles à pleurer.

Auteure de Venise su fil des mots et de Venise au fil des temps, Gabriella Zimmermann vient de fêter ses noces d'argent avec Venise. « J'ai eu le coup de foudre lors d'un week-end fatal ! », s'exclame-t-elle. Pour revenir s'y installer et obtenir le poste de prof de français à l'université qu'elle occupe présentement, elle a du reprendre des études. Ce qu'elle aime de la ville ? « La beauté omniprésente, la douceur de vivre et le tourbillon culturel, expositions, concerts, conférences et sa dimension mystique. » Ce qu'elle aime moins ? « La chaleur humide de l'été et les hordes de touristes, qui sont heureusement concentrées autour de la place Saint-Marc ! » Comme souvenir de voyage, Gabriella conseille d'acheter de la papeterie fine. Pourquoi pas les beaux objets de Paolo Olbi, qui a une boutique près de chez elle, sur le campo S Maria Nova. Elle aime également les beaux accessoires de la boutique Il mencante di sabbia, calle dei saoneri, dans San Polo. Côté restaurants, elle fréquente un petit établissement afghan, Orient Experience, situé rio tera San Leonardo, dans Canaregio, près du ghetto. « La cuisine aussi syrienne et turque, est excellente ». Un exemple du multiculturalisme de Venise...

Gino Bortoletto, qui habite Treviso, à moins d'une trentaine de kilomètres de Venise, est président de Slowfood Promozione. Il vient souvent à Venise, où je l'ai d'ailleurs rencontré. Il m'a emmenée manger des cicheti et boire un verre de Prosecco (à 10h45 du matin, comme les Vénitiens !) au Al Cicheto, calle delle Misericordia, près de la gare. Gino est concerné par la survie de Venise où « une vingtaine de millions de touristes consomment cette petite ville de 60 000 habitants », souligne-t-il. Slowfood est d'ailleurs récemment intervenu pour le maintien sur place du marché du Rialto où s'est d'ailleurs tenu le rassemblement pour la journée Slowfood, en mai dernier. Autrement, il aime que Venise soit toujours égale à elle-même. « Elle reste la même, malgré tout. Les lieux décrits par Goldoni ou d'autres existent toujours. Pourtant, on découvre toujours de nouveaux endroits. ». Ses sites de prédilection ? « Les très nombreuses églises et chapelles! »

Monica Cesarato a étudié à Venise et tient maintenant un Bed & Breakfast avec son époux britannique sur la Rivera del Brenta, ancien lieu de villégiature des riches Vénitiens.  Elle propose également des cours d'italien et de cuisine vénitienne, et des parcours cicheti à Venise. Lors de notre brève rencontre, elle me donne quelques indices pour trouver un restaurant décent à Venise : surtout pas de menu avec photos et de préférence, pas de menu traduit en anglais, et pas d'endroit où on racole les clients ! Pour sa part, elle aime bien Al timon, situé Fondamenta degli Ormesini, derrière le ghetto. Monica recommande aux visiteurs de délaisser les gondoles pour le vaporetto et de privilégier les lignes moins fréquentées, et de se rendre notamment à Burano où les attend un restaurant exceptionnel : Il gato nero ! Elle suggère de rapporter à la maison le goût de Venise: les biscuits « S » de Burano, et les Baicoli, des biscuits très minces et peu sucrés qu'on emportait sur les navires, et les Bugoli, des pâtes typiquement vénitiennes.

Suivez ces guides pour découvrir une autre Venise.

Louise Gaboury