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Article publié dans le webzine de Octobre 2012

Slow Travel : Paris-Venise en train


Oui, je sais bien qu'il y a des façons plus rapides  de se rendre à Venise. Il y a même, en saison,  un vol direct sans escale, que j'ai d'ailleurs utilisé pour rentrer à Montréal. Mais j'aime les trains. J'aime le côté suranné du train et l'image de grand départ et de voyage qu'il évoque. J'aime même les trains de nuit. On m'a dit : « mais la nuit, tu ne verras rien ! ». En fait, en juin, les journées étant très longues, j'ai pu profiter à satiété de la beauté des paysages, de la pleine lune sur les montagnes au lever de soleil doré en quittant Milan...

Bref, j'ai fait l'essai du Thello, un train de nuit qui relie Paris et Venise en 14 heures. Partie de la gare de Lyon à 19h45, je suis arrivée à la gare Santa Lucia à 9h35, passablement fraîche et dispose.

On demande aux passagers d'arriver à la gare de Lyon 30 minutes avant le départ. Débarquée à Paris en vin de matinée, j'y étais longtemps à l'avance ! J'ai pu bénéficier sur place d'un bon repas à la terrasse intérieure de l'Express Bleu où on peut manger décemment pour pas trop cher et bénéficier de l'accès gratuit à Internet sans fil.

À bord, deux sympathiques jeunes femmes répondent à nos questions et collectent nos passeports pour éviter d'avoir à nous réveiller quand le train franchit la frontière suisse. Elles remettent aux passagers qui y ont droit, la petite trousse de nuit et les coupons pour la boisson du soir et le petit déjeuner du lendemain.

Les passagères voyageant seules ont accès à des compartiments couchettes qui leur sont exclusivement réservés. J'ai rapidement fait connaissance avec mes deux colocs d'une nuit, une étudiante américaine et une touriste japonaise. En version jour, le wagon se compose de trois fauteuils côte à côte. Deux heures après le départ, les deux préposées viennent transformer le compartiment pour la nuit. J'ai le lit du bas, la Japonaise celui du milieu et l'Américaine, celui du haut. La jeune japonaise, qui va à Milan, s'inquiète de rater son arrêt. En fait, elle m'a réveillée en se levant une heure avant l'entrée en gare de Milan. L'idéal serait de laisser la couchette du bas au passager qui descend en premier...

L'espace convivial du wagon-restaurant peut recevoir 36 passagers à raison de quatre par table. À vue de nez les menus paraissaient un peu chers : de 20 à 28 euros, selon qu'on choisit plat chaud et dessert ou entrée, plat chaud et  dessert. Le petit-déjeuner, inclus pour les passagers en voiture lit, (dont moi !), et optionnel avec supplément pour les passagers des voitures couchette, y est servi. Il comprend un jus de fruits, un café et un croissant.

Bilan : une expérience très agréable, cent fois plus que le trajet de nuit entre St. Pétersbourg et Moscou que j'ai fait il y a quelques années, mais évidemment pas à la hauteur du service Via1 que j'ai expérimenté entre Toronto et Winnipeg... Ce n'est pas l'Orient Express, mais je récidiverais volontiers !

Depuis le 11 décembre dernier, Thello dessert quotidiennement Paris et Venise vers Paris. Les trains s'arrêtent dans chaque sens à Dijon, Milan, Brescia, Verona, Vicenza, Padova et Venise (Mestre et Santa Lucia).

Le prix d'un aller simple avec couchette dans une voiture-lit pour trois personnes en juin dernier : 166 $US.

www.thello.com/

Louise Gaboury