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Une Floride étonnante sur la côte ouest


On connaît l'effet « melting pot » américain qui a réussi a assimiler les immigrants, même si certaines communautés, ont su conserver leur identité tout en s'intégrant à la société américaine.

C'est le cas dans la région de Tampa-St-Petersburg où la Grèce voisine la Russie et Cuba.

À Tarpon Springs comme à Athènes

Reconnue comme la capitale mondiale de l'éponge, Tarpon Springs abrite la plus importante concentration d'Américains d'origine grecque de tous les États-Unis. Son respect des traditions orthodoxes en fait également la capitale américaine de l'Épiphanie, un événement qui attire chaque année plus de 40 000 personnes.

Le 6 janvier 2006 on a la 100e Épiphanie en terre floridienne, à Tarpon Springs, une paisible petite ville située à quelques kilomètres au nord de St. Petersburg. Cette manifestation grecque orthodoxe, la plus ancienne et la plus importante du pays, a été introduite aux États-Unis par les premiers pêcheurs d'éponges, venus surtout de Kalymnos, Halki, Symi, Hydra et Spetse, qui se sont établis dans la région à partir de 1905.

Le 6 janvier, alors que les Catholiques fêtons les rois, la communauté orthodoxe, célèbre l'Épiphanie, une fête associée au baptême du Christ et étroitement liée à l'eau. À Tarpon Springs, comme un peu partout en Grèce, c'est l'occasion de bénir les maisons et la flotte de bateaux, mais l'événement le plus spectaculaire, celui qui fait courir les foules, c'est le traditionnel plongeon. Ce jour-là, une quarantaine de jeunes garçons plongent à la recherche d'une croix de bois lestée de plomb lancée par un dignitaire religieux. Selon la croyance populaire, la croix apporte une année de bonheur à celui qui la repêche. Autrefois réservé aux pêcheurs d'éponges, cet honneur est maintenant disputé entre de jeunes grecs impliqués dans la communauté.

Après la célébration religieuse à la cathédrale orthodoxe Saint Nicolas, une procession mène les fidèles jusqu'au Spring Bayou. Là, après qu'une jeune fille ait lâché une colombe, l'officiant lance la croix à l'eau devant un groupe de jeunes grecs âgés de 16 à 18 ans embarqués à bord d'une dizaine de bateaux disposés en demi-cercle. C'est le signal du plongeon et quelques secondes plus tard, l'un d'eux émergera brandissant triomphalement la croix blanche qui fera de lui le héros du jour. Suivra le glendi, une grande fête au cours de laquelle la cuisine, la musique et les danses grecques sont à l'honneur.

Même si l'Épiphanie est un moment privilégié pour partager les traditions grecques de la région, l'héritage grec est toujours partout présent à Tarpon springs. Dans les rues, qui portent des noms évocateurs comme Dodecanese boulevard et Athens street, la musique grecque résonne toute l'année et les restaurants servent tous les jours les spécialités de la mère-patrie, des feuilles de vigne farcies aux baklavas, et le vin résiné. Les hommes discutent aux terrasses des cafés peints en blanc et bleu et les boutiques de souvenirs vendent les mêmes bricoles qu'on peut acheter dans les échoppes de la Plaka, à Athènes, de même que les fameuses éponges naturelles de la région. Des bateaux font plusieurs fois par jour des démonstrations de pêche à l'éponge avec un scaphandrier plus ou moins authentique à bord. Les vrais sont occupés à pêcher pour de vrai plus loin...

La capitale du cigare cubain

En 1885, Don Vicente Martinez Ybor, un manufacturier de cigares quitte l'instabilité cubaine pour s'établir à Tampa. Son entreprise prospère attire de nombreux immigrants cubains, espagnols, italiens, allemands et juifs. Son importance est telle qu'on fait référence au quartier comme étant la ville d'Ybor, Ybor City, un nom encore utilisé aujourd'hui.

À l'époque de son âge d'or, Ybor City a compté jusqu'à 200 fabriques de cigares et 12 000 employés. On y produisait jusqu'à 700 millions de cigares chaque année. La mécanisation et la hausse de popularité de la cigarette expliquent son déclin. Le Ybor City Museum State Park relate l'histoire du quartier devenu district historique en 1991. Des tours guidés à pied sont proposés aux visiteurs.

Ybor City est devenu une attraction touristique fréquentée également par les habitants de Tampa, surtout attirés par sa vibrante vie nocturne. Autant que les touristes, ils viennent manger au Columbia, le plus vieux restaurant de Floride. Initialement établi en 1905sur la 7e avenue, pour accueillir les travailleurs cubains qui venaient prendre un café et discuter, le Columbia est depuis déménagé et s'est considérablement agrandi. Il appartient toujours à la même famille et sert une délicieuse cuisine hispano-cubaine dans un édifice ancien qui peut accueillir jusqu'à 1700 convives!

Un coin de Russie

La St. Petersburg floridienne doit son nom à la ville russe de St-Pétersbourg, capitale des tsars. Fondée par l'aristocrate russe Peter Demens (alias Petrovich Demensheff) et John C. Williams, originaire de Detroit, la St. Petersburg floridienne aurait pu s'appeler New Detroit. Heureusement, le sort a favorisé le Russe quand ils ont joué à pile ou face le nom de la ville qu'ils venaient de fonder!

Quoique établies sous différentes latitudes, les deux villes ont plusieurs points communs. Pendant que l'une fêtait son 300e anniversaire, l'autre soufflait ses 100 bougies. Comme sa jumelle russe, St. Petersburg abrite quelques importants musées qui, même s'ils n'ont pas le panache de l'Ermitage, n'en valent pas moins le détour, dont le musée Dali. C'est parce qu'ils ont trouvé que l'endroit avait un air de famille avec la baie du port de Lligat où Salvador Dali a vécu, que Eleanor et Reynolds Morse ont décidé d'y construire un musée pour abriter leur fabuleuse collection d'oeuvres du peintre, une des plus importantes au monde.

Par ailleurs, St. Petersburg doit à la russophilie du président du St. Petersburg College la venue de très intéressantes expositions russes au Florida International Museum. La ville abrite également le Museum of Fine Arts.

Nous sommes malgré tout dans l'état du soleil et il ne faut pas oublier que cette foisonnante vie culturelle se joue à quelques kilomètres des plus belles plages de la Floride, sous un ciel presque toujours bleu. La preuve? Le propriétaire de l'Evening Independant, le premier journal de St. Petersburg, s'était engagé à donner son journal chaque jour qu'on ne verrait pas le soleil briller au-dessus de la ville. Au moment où le journal a été vendu, on n'avait distribué que 296 fois des exemplaires gratuits en 76 ans! Voilà qui distingue la St. Petersburg floridienne de son homonyme russe...

En Floride, comme dans les Caraïbes

Il y a la plage de sable blanc, un grand terrain paysagé et manucuré au milieu duquel serpente un ruisseau artificiel. Il y a des terrains de tennis, un club pour enfants, quelques piscines dont une réservée aux adultes et plusieurs îlots d'activités ou de calme. Un spa et une salle d'exercices. Des cours de yoga et d'aérobique. Une bonne dizaine de restaurants et de bars, dont un comptoir de crème glacée et un guichet de Pizza Hut. Si ce n'était de ce vaste stationnement, on se croirait dans un tout inclus du sud. Pourtant...

Le Trade Wind Island, un grand complexe hôtelier coté quatre diamants de près de 600 chambres est situé sur l'immense plage de St. Pete Beach, à une trentaine de minutes de l'aéroport de Tampa. Tout n'est pas inclus, mais en payant le supplément d'une quinzaine de dollars par jour, les clients ont accès à une foule de services et d'activités, dont les cabanas sur la plage, le Business Center, la salle de gym, la location de pédalos, le stationnement etc. Toutes les chambres sont dotées d'une kitchenette plus ou moins équipée selon le type de chambres. On trouve un dépanneur sur place. Le supermarché et le marchand de vins sont à distance de marche.
www.JustLetGo.com/

Louise Gaboury