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Sur les flots bleus de l'été... en Méditerranée!


Quand on pense croisières, on pense le plus souvent aux Caraïbes, mais ce mode de vacances en hôtel flottant couvre un plus vaste éventail de destinations. Une croisière en Méditerranée, par exemple, m'a permis de découvrir, sans trop me fatiguer, des lieux fascinants dont l'histoire est intimement liée à leur situation sur la mer.

Journal de bord

Rome 18 juillet 2006

Arrivée à Rome vers midi, je me débarrasse allègrement de mes bagages. Le trajet de l'aéroport au bateau dure une quarantaine de minutes. L'enregistrement se fait en un clin d'oeil. Je gagne rapidement ma spacieuse cabine avec balcon : le rêve! Douchée et changée, je commence l'exploration du bateau. Le décor est un peu kitsch, mais je ferai avec....

Ma cabine est au dixième étage, juste au-dessus de celui de la piscine, et un étage sous le centre de conditionnement physique, bien équipé d'appareils dernier cri. Je trouve finalement le café Internet hors de prix (environ 1$ US la minute!).

Premier arrêt au bar. Oups! J'apprends à mes dépends que le verre de Pinot Grigio est surévalué (9,25$ US). Je me contenterai dorénavant d'un plus modeste Chardonnay. Par ailleurs, le buffet du lunch est varié et les salades sont délicieuses. Ma valise est livrée à ma cabine. C'est un pur bonheur de la défaire et de bien ranger mes effets dans de spacieux placards sans penser à refaire mes bagages avant douze jours!
Après l'exercice d'urgence, vient l'heure du souper. C'est l'heure de faire la rencontre des huit convives que je retrouverai chaque soir à table. Ils sont plutôt sympathiques. La cuisine est exquise et le service, excellent. De quoi me décourager de payer 30$ de plus pour le plaisir de manger au restaurant haut de gamme du bateau...

De retour à ma cabine préparée pour la nuit, je trouve sur mon lit la version française du Carnival Capers quotidien présentant le programme du lendemain, la météo, les activités à bord et, très important, l'heure à laquelle le bateau lèvera l'ancre....

À l'heure d'aller au lit, j'aperçois avec étonnement que le temps a passé vite sans trop de bayements, malgré la fatigue du voyage et le décalage horaire. Plutôt que d'avoir à prendre livraison d'une voiture et de conduire jusqu'à une première halte, je me suis laissée paresseusement porter par les vagues de la Méditerranée...

Mercredi 19 juillet

Réveil à Naples. La ville grouille déjà . Alors que mes compagnons de table se paient la totale en visitant Pompée, la côte amalfitaine et Capri (199$!), je me contente de visiter le fameux musée archéologique (10 euros), de marcher dans Naples, en ponctuant ma promenade d'arrêts pour déguster le délicieux espresso napolitain, debout au comptoir, comme le font les Italiens. J'arpente ses belles places et ses ruelles pentues et je prends quand même le temps de goûter la délicieuse pizza margherita. Inventée sur place pour la reine du même nom, elle porte fièrement les couleurs de l'Italie : vert basilic, blanc mozzarella et rouge tomate!

Jeudi 20 juillet

Journée en mer. Je choisis de me prélasser sur le pont avec un bon livre, mais les passagers avides d'animation ont le choix : piscines, galerie d'art, gym, spa, jeux divers, musique, danse, cinéma, bingo, spectacles, et bien sûr, magasinage!Soirée de gala. Les passagers endimanchés se bousculent pour se faire photographier dans leurs plus beaux atours.

Vendredi 21 juillet. Dubrovnik

Il n'était pas question de manquer la visite de cette petite ville inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Humanité. C'était une des raisons pour lesquelles j'ai choisi cet itinéraire. Malgré quelques vérifications sur Internet, je ne savais pas encore que des navettes transportaient les passagers entre le port et la vieille ville pour 10$US aller-retour, ce qui aurait été de loin préférable au 39$ US que j'ai payé pour une promenade sur les deux kilomètres de remparts, incluant toutefois un petit musée plus ou moins intéressant avec un guide plus ou moins intéressé.... Bref, c'est une excursion que j'aurais facilement pu faire toute seule. J'ai quand même été charmée par Dubrovnik, cependant très fréquentée en été. La situation de la ville, son histoire, son architecture et son état de conservation en font une escale incontournable.

22 et 23 juillet 2006. Venise

Ah! Venise vue de l'eau! Quel spectacle inoubliable cette arrivée à Venise sur ce balcon qui surmonte la ville quand les couleurs de la ville vibrent dans la lumière crue du midi! Les larmes me montent aux yeux...
Ici, je n'achète pas d'excursion. Un billet de vaporetto pour 24 heures coûte 12 euros. Le réseau de vaporetto va partout, y compris à Murano et au Lido. C'est toujours un plaisir de revoir la place Saint-Marc, mais je préfère encore me perdre dans le dédale de ruelles vénitiennes et m'émerveiller devant une placette ou un palais découverts au hasard. Même loin de la célèbre place, les prix peuvent être élevés. D'un café à l'autre, le prix de la bière peut doubler, passant de 4 à 8 euros! Le cours de la bouteille d'eau fluctue tout autant, de 2,50 euros au débarcadère de la place Saint-Marc à 1 euro dans une épicerie de quartier...

Sur recommandation d'un ami, je me régale de pâtes à l'encre de seiche à la Taverna San Trovaso dans le quartier Dorsoduro où les assiettes sont bien garnies et les prix, tout à fait abordables.
Le lendemain, fuyant la chaleur humide, je vais visiter le Palazzo Grassi, un palais ancien restauré dans un style moderne qui met en scène une extraordinaire collection d'oeuvres d'art contemporain (10 euros).

24 juillet 2006. Journée en mer

Me sentant un peu coupable (ah! ces pâtes...), je visite le gym... Autrement, je passe la journée à lire sur le pont.

25 juillet 2006. Messina, Sicile

Je choisis une excursion à Taormina. La petite ville est superbe et jouit d'une vue imprenable sur la côte ionienne. Le théâtre gréco-romain vaut le détour, mais il y a tellement de monde qu'on doit jouer du coude dans la rue principale à l'approche de midi. J'ai goûté avec bonheur les canolle ricotta qui font la renommée de la Sicile (2 euros chacun). Coût de l'excursion : 59,50$ US, Durée du trajet : deux heures aller-retour, plus du temps libre à Taormina.

26 juillet 2006. Journée en mer

Après une journée de farniente sur le pont, je boude la deuxième soirée de gala et son cortège de falbalas et de flaflas pour me contenter d'une pizza accompagnée d'un excellent vin rouge sur mon balcon!

27 juillet 2006. Barcelone

Du bateau, on voit l'impressionnante silhouette de la Sagrada Familia. Pour 5 euros, une navette m'amène près de la statue de Christophe Colomb, à deux pas de La Rambla, une spectaculaire avenue piétonne bordée de statues humaines plus extravagantes les unes que les autres, où on trouve des cafés Internet pas chers du tout. Je choisis de marcher pour m'imprégner de l'ambiance de la ville, à la fois animée et nonchalante. Billet pour visiter la Sagrada Familia : 8 euros.

28 juillet 2006. Cannes

Dans le port de Cannes, le bateau reste au large et on a recours à de petites embarcations pour gagner la ville, mais les choses sont simples. L'Office de tourisme dispose d'un comptoir directement sur le quai pour conseiller les visiteurs qui veulent faire du tourisme individuellement.

Je me paye une petite folie : une matinée sur une plage privée! Entourée par la Méditerranée depuis dix jours, je n'y avais pas encore trempé le gros orteil. Il était temps d'y remédier. Un peu au hasard, je choisis la plage Le Goéland, à distance de marche du quai. La location d'une chaise longue, d'un parasol et d'une serviette de plage me coûte 25 euros pour l'avant-midi.

29 juillet 2006. Livorno

Dernière journée de croisière et de vacances. Demain, je passerai une longue journée dans les aéroports et les avions. Aussi bien me reposer un peu aujourd'hui. Une excursion dans la jolie ville de Lucca m'aurait tentée, mais la perspective d'un autre tour d'autobus ne me souriait pas. Je reste donc à Livorno. Pour un euro, la navette m'amène directement dans le centre de la ville où se tient un sympathique marché le samedi matin, le genre de marché peu touristique où on peut trouver des nappes à 5 euros : idéal quand on n'a pas eu le temps d'acheter suffisamment de souvenirs! Il y a aussi au moins un bon marchand de vins qui propose un choix plus intéressant que celui de la boutique hors-taxes de l'aéroport de Rome.

30 juillet. Rome

Retour à la case départ. Je reviens enchantée de ce périple original qui m'a fait découvrir une belle brochette de lieux mythiques et des trésors de civilisation sans avoir à parcourir des centaines de kilomètres sur la route quotidiennement et à refaire mes bagages sans arrêt. Enfin de vraies vacances !

Bon à savoir

. Le bateau n'est pas un tout inclus. Il faut payer toutes les boissons, y compris l'eau en bouteille, les boissons gazeuses, le vin à table et même les cappuccinos pris au bar. Ceux-ci sont toutefois offerts gratuitement avec les repas dans les salles à manger principales.

Choisir sa cabine :

. Plus on est haut, plus on risque de sentir le mouvement, mais plus on est bas, plus on entend les moteurs.

. Les cabines intérieures sont moins chères mais un peu déprimantes. Ceux qui choisissent cette option doivent se mettre rapidement en chasse d'un endroit calme, si possible avec vue, où ils pourront établir leurs quartiers généraux.

. Plus chères, les cabines avec balcon fournissent un refuge idéal quand les endroits publics sont trop fréquentés.

Les excursions

Les excursions sont chères, souvent trop chères. On ne nous dit pas nécessairement à l'avance qu'une navette part toutes les 15 minutes du quai où est amarré le bateau pour aller vers la ville moyennant quelques euros. Si on ne veut pas revenir crevés et fauchés, il faut renoncer à voir par exemple Florence et Pise dans la même journée. La merveilleuse Florence, par exemple, vaut une visite en profondeur.

. Carnival Cruise Lines, qui a lancé son programme méditerranéen l'année dernière, a doublé ses départs cette année. L'année prochaine, la compagnie proposera deux itinéraires au départ de Rome. Il ajoutera à celui décrit plus haut les îles grecques et la Turquie. Il fera escale à Naples, Rhodes, Izmir, Istambul, Athènes, Katakolon et Livorno.


Louise Gaboury