La première chose qu'on remarque en arrivant à la gare d'Amsterdam? Le nombre de vélos garés partout. La seconde chose? Le nombre de vélos en mouvement incessant dans la ville.
Ça roule vite sur de lourds vélos, sans casque, en parlant au téléphone, en poussant ou en remorquant les enfants. Les cyclistes hollandais sont souvent élégants, mais semblent toujours décontractés, malgré le volume élevé de la circulation aux heures de pointe.
La meilleure façon de découvrir Amsterdam est donc à vélo, et si on peut le faire avec un guide francophone, c'est encore mieux! C'est ce que propose Amsterdam à vélo, une entreprise mise sur pied par Paul Spits, né en Hollande d’un père hollandais et d’une mère française. Amoureux de sa ville, il commence à la faire découvrir comme guide, dans ses deux langues maternelles, pour payer ses études en commerce. Au retour d’un séjour à Barcelone (eh oui, Erasmus, comme dans L’auberge espagnole!), il peaufine son projet. Amsterdam à vélo est né en 2011, et l’année dernière, la petite entreprise, qui peut compter sur les services d’une dizaine de guides professionnels, a accueilli 5000 visiteurs francophones.
Ce matin de canicule, Nikki, la guide, arrive en jupette, coiffée d'une casquette. Née en Saskatchewan où ses parents avaient émigré après la guerre, Nikki est revenue en Hollande avec eux il y a 41 ans. D'une plaine à l'autre, elle a trouvé le temps d'étudier à Paris, où elle a appris le français. Elle le parle toujours très bien aujourd'hui, avec un joli accent.
La visite commence par quelques consignes de sécurité: rouler à droite à la file indienne et signaler les virages à gauche et à droite, en relayant le signal de Nikki, et boire de l'eau, parce qu'il fait chaud! "Heureusement qu'en roulant, on fait son propre vent", remarque Nikki, qui enjoint les membres du groupe à la prudence puisqu'ils n'ont pas l'expérience de la ville comme les cyclistes hollandais...
Où on se rend compte qu'il n'y a pas que des vélos à Amsterdam...
Heureusement que l'heure de pointe est passée, mais, même si les vélos ne dévalent plus les rues à la vitesse grand V, il reste suffisamment de camions de livraison, voitures et autres véhicules motorisés pour compliquer la circulation. Qu'à cela ne tienne!
Jardins secrets et curiosités
Nikki indique au passage quelques-unes des plus vieilles maison de la ville, explique l'histoire d'Amsterdam et sa tradition d'économie coopérative avant la lettre, l'illustre en s'arrêtant dans de surprenants jardins plutôt exotiques, nés de la collaboration entre voisins, et devant un ancien cloître converti il y a longtemps par les armateurs en logements pour les veuves et orphelins de marins, qui a gardé sa vocation et abrite aujourd'hui des logements sociaux abondamment fleuris.
Nikki entraîne ensuite le groupe devant la maison d'Anne Franck où la file d'attente s'étire, dans le parc Vondel où elle montre fièrement une sculpture de Picasso cédée au parc par l'artiste, puis indique la mini sculpture d'un homme en train de scier une branche d'un arbre immense, apparue comme ça du jour au lendemain. “Un des mystères d'Amsterdam”, précise-t-elle. Le groupe la suit ensuite dans le passage sous le Rijksmuseum qui a bien failli disparaître lors des travaux de rénovation du musée, dont les plans avaient été conçus par un "étranger" de Rotterdam. Où on apprend que la rivalité entre Amsterdam et Rotterdam ressemble à celle qui oppose Montréal et Québec…
En cours de route, Nikki recommande des quartiers sympas où aller manger ou prendre un verre, le meilleur endroit pour déguster la traditionnelle tarte aux pommes, et fait le point sur les fameux "brown cafés" et sur ce qui est légal ou pas en ce pays de tolérance.
Situé à une quinzaine de minutes à pied de la gare, Amsterdam à vélo propose d'autres découvertes en français, comme celle des moulins de Zaanse Schans, des visites guides à pied, et aussi la location de vélo pour ceux qui se sentent prêts à attaquer seuls la circulation d’Amsterdam.
