Le Londra Palace, seul établissement Relais & Châteaux de Venise, a pignon sur lagune, directement sur la Riva degli Schiavoni, à deux pas de la place Saint Marc. C’est Alain Bullo, directeur de l’hôtel qui a choisi cette affiliation unique, pour le prestige, mais aussi pour l’importance qu’elle accorde à la cuisine, un des signes distinctifs du Londra Palace.
Cet hôtel de caractère est aux premières loges pour les grandes fêtes vénitiennes, le Redentore, en juillet, et la Salute, en novembre. Les 53 chambres, toutes décorées différemment, mais dans un style plutôt classique, avec force soieries et velours. On va du féminin au masculin. Certaines chambres affichent des tons plus clairs, d’autres plus sobres. Plus de la moitié des chambres a vue sur la lagune, mais la vue sur la ville est aussi belle. Elles ont le confort comme dénominateur commun. Lors de récentes restaurations, on a trouvé des fresques sous un faux plafond : une charmante curiosité. L’hôtel peut compter sur une clientèle fidèle qui demande souvent la même chambre d’une année à l’autre. Outre la belle terrasse où sont servis les repas pendant la belle saison, l’hôtel dispose d’une terrasse secrète, sur les toits, d’où la vue est magnifique.
Comme son nom ne l’indique pas, le Londra Palace n’est pas considéré comme un « palace ». Il lui manque une étoile qui ne peut venir qu’avec le service aux chambres à tout heure du jour et de la nuit, ce qui n’est pas dans l’ADN de l’établissement. Ici, la relation avec la clientèle est par ailleurs au centre des préoccupations. Alain Bullo explique que l’hôtel a choisi de conserver les clefs de chambres traditionnelles plutôt que de passer au plastique. « Comme les clients doivent passer à la réception pour laisser et reprendre leur clef, il y a une interaction avec le personnel quelques fois par jour. On reconnaît le client et on a l’occasion de lui demander comment se passe son séjour. C’est notre façon de le dorloter. Ce type de service est également la marque de commerce de Relais & Châteaux », commente-t-il.
Table avec vue
Si l’hôtel est plutôt hôtel classique, la cuisine de son resto Do leoni, est un brin plus fantaisiste, un euphémisme quand le repas commence par un tartare de loup de mer mojito! Voilà une belle idée du chef Loris Indri. Même si sa cuisine n’est pas typiquement vénitienne, il travaille ce que la lagune et la région offrent de mieux. Comme il est toujours à la recherche des meilleurs produits, il avoue ne pouvoir s’astreindre étroitement à la philosophie « slow food » et kilomètre 0. On trouvera par contre à la table du Do leoni les produits saisonniers typiquement vénitiens comme l’extraordinaire artichaut de Sant’Erasmo.
Les concessions du chef à la tradition? Chaque matin, il fait lui-même les pâtes qui seront servies dans la journée, et il ne boude pas les petites fritures, les meilleures en ville! Une des adresses à connaître si on veut bien manger à Venise, royaume du poisson congelé et de la fausse (et fast) cuisine « vénitienne ».