Les prédictions d’experts et même les sondages sont de moins en moins fiables, à preuve le Brexit et l’élection de Trump. Aussi, nous prendrons toutes ces prévisions avec un grain de sel et une pointe d’humour…
Les grandes prêtresses des tendances prédisent que nous allons voyager moins loin. Prix des billets d’avion, préoccupations vertes? Quoiqu’il en soit, si nous décidons de « voyager local », nous sommes chanceux : le Canada, le plusss meilleur pays au monde, figure en tête du palmarès de Lonely Planet des pays à visiter. Il figure également sur la liste des pays nordiques à voir selon Exodus Travel, aux côtés de la Finlande, qui fête le 100e anniversaire de son indépendance, et de la Suède et de la Norvège. Le Canada est mentionné parmi les destinations que les Canadiens privilégieront, selon Travelzoo, alors que Québec se trouve parmi les suggestions. Bonne raison pour visiter le Canada, l’entrée aux parcs nationaux canadiens sera gratuite en 2017.
Montréal et son 375e ? Pas un mot… La métropole se serait-elle fait passer un sapin? Pas vraiment, puisque Frommer’s fait de la ville le meilleur endroit où aller en 2017.
Selon Adventures Travel, les destinations domestiques l’emporteront sur les destinations exotiques parce que les voyageurs auront envie de mieux connaître leur coin de pays. Heureusement que le nôtre est vaste…
ENCADRÉ
Pas scientifique, mais tangible, le palmarès des ventes de guides chez Ulysse plébiscite le Québec, comme première destination parmi les 30 plus demandées. L’ouest du Canada est en septième position. Autrement les États-Unis figurent en bonne place en deuxième (Nord-Est), en troisième (Sud-Ouest) et cinquième (Floride) positions. L’Italie du Nord arrive en tête du côté des destinations européennes, suivie du Portugal, de Paris, de l’Italie du Sud, de Barcelone et la Catalogne, Londres, Grèce, Andalousie et Costa del Sol, Provence et Côte d’azur, et Prague et la Tchéquie. Autrement, dans l’ordre, Cuba, le Mexique, le Costa Rica, l’Argentine, le Japon, la Chine, l’Inde, le Vietnam, la Thaïlande, le Pérou, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, la Guadeloupe, la Colombie et la Martinique.
Fin de l’encadré
Un tourisme responsable et durable : vœux pieux ou tendance lourde?
L’ONU a proclamé 2017 l’année du tourisme durable pour le développement. Cette initiative a pour but de « favoriser la compréhension entre les peuples, de faire mieux connaître le riche héritage des différentes civilisations et de faire davantage apprécier les valeurs inhérentes aux différentes cultures, contribuant ainsi à renforcer la paix dans le monde. «Cette année spéciale vise également à « accroître la contribution du secteur du tourisme aux trois piliers de la durabilité, l’économique, le social et l’environnemental ».
Selon US News & World Report, on note un intérêt croissant pour l’écotourisme et on s’inquiète de plus en plus de l’impact des voyages sur l’environnement. Saviez-vous que l’empreinte de carbone d’une traversée transatlantique équivaut à toute une année de conduite automobile? Certains voyageurs particulièrement soucieux de l’environnement décident ainsi d’aller moins loin, choisissent des destinations qui bénéficieront le plus des dollars touristiques, ou des lieux à voir avant qu’il ne soit trop tard et exigeront des hébergements qui affichent des pratiques éco-responsables.
Responsible Travel recommande la Croatie pour son authenticité et sa gastronomie et ses vins locaux, l’Iran pour sa culture unique et la Norvège, notamment pour sa politique éthique d’observation des baleines.
Pourquoi partir?
La soif de découvrir nous anime. Nous voulons sortir des sentiers battus, découvrir une auberge (confortable) loin de la civilisation, explorer un coin que notre beau-frère ne connaît pas.
Nous sommes avides de plaisirs simples. Nous avons plus envie de dépenser pour une expérience que pour des biens. Nous sommes prêts à nous passer des services d’un butler/concierge et d’articles de toilette griffés. L’aspect humain nous branche plus : le B & B a de l’avenir.
Selon Exodus Travel, nous voyagerons pour observer la faune exotique, nous ressourcer physiquement ou spirituellement. On fera du vélo le long du Danube ou des “road trips” à thème sur deux roues ou à pied…On voyagera pour manger, sans culpabilité, et on prendra des cours de cuisine en route, au Potugal ou dans les Pouilles.
L’aventure, c’est l’aventure…
Apparemment, selon Adventure Travels, les voyageurs d’aventure seront tentés par le sous-marin, hôtels et restos. Ils seront inspirés par Pinterest et choisiront eux aussi les croisières fluviales. Ils profiteront de leurs voyages d’affaires pour assouvir leur besoin d’aventure, opteront pour Airbnb et Uber parce qu’ils sont attirés par l’économie de « partage » et pour faire des économies. Ils utiliseront de plus en plus les applications reliées au voyage.
Techno
On ne peut plus vivre sans. Même en vacances. Surtout en vacances. S’il faut en croire Web in Travel, notre arsenal technologique nous a habitués à la gratification instantanée. Les voyageurs technos sont impatients et exigeants. Ils veulent planifier leur voyage en quelques clics et attendent beaucoup des applications de voyage, que ce soit pour trouver un guichet automatique, la wifi, des avis en ligne, une traduction, ou simplement son chemin.
Le vent dans les voiles
Les croisières sont de plus en plus fluviales. Respect de l’environnement ou absence de marché secondaire? On modernisera les anciens navires plutôt que d’en construire de nouveaux, dixit Cruise Critic. On aimera passer ses vacances en mer avec ses idoles ou on partira en expédition. Les croisières s’apparenteront de plus en plus au « tout-inclus ». On proposera même les nuitées avant ou après croisière incluses. L’hébergement à bord copiera de plus en plus l’hôtel et gagnera en raffinement, comme la cuisine et les bars…Les croisières miseront également sur les expériences uniques, souvent luxueuses. La valeur l’emportera sur le prix. Les Caraïbes et l’Alaska demeurent populaires, mais l’Antarctique fait son petit bonhomme de chemin.
À votre santé!
Le tourisme de santé continue de bien se porter. Notre rythme de vie frénétique nous amène à payer pour décompresser. Sans nécessairement passer ses vacances au spa, le voyage devient un moyen de trouver l’équilibre.
Cuisine bio
Les destinations dont on parle…
Il y a celles en voie de disparition, menacées par le tourisme de masse, comme Venise, la Grande Barrière de Corail, en Australie et celles qui seront bientôt soumises à une plus grande pression touristique, comme Cuba, la côte de Cozumel, de l’Iran, le Pakistan et peut-être le Groenland.
Le Portugal connait un regain de popularité. Il est abordable et fascinant. Les calmes mais néanmoins spectaculaires paysages Açores attirent l’attention.
Les voyageurs qui recherchent des destinations soleil certifiées sans Zika pourront se rabattre sur le Sri Lanka, Majorque, la côte dalmate, l’Australie (Whitsunday Islands) et l’Afrique du Sud (Coastal Garden Route), à la suggestion d’Exodus Travel.
Le National Geographic Traveler ratisse large, de Banff à Chengdu en passant par Séoul, Madrid et la Georgie (l’américaine, cette fois).
Les destinations dites « économiques » le sont surtout pour les Américains dont le dollar se porte mieux que le nôtre. Parmi celles relevées par Forbes, le Mexique, notamment Mazatlan et San Luis Potosi, l’Afrique du Sud, Porto Rico, le Chili, la Grèce en général, et la Crète en particulier, le Maroc, Bélize, le Vietnam, le Costa Rica, le Portugal (encore! Décidément il a la cote), l’Équateur, Barcelone, le Guatemala, Bonaire et Curaçao, Las Vegas, le Cambodge, Bali, l’Albanie, la ville de Québec, Buenos Aires, Haïti, l’Indonésie, l’île de San Catalina, en Californie, la Bulgarie, Cuzco, le Géorgie, le Mozambique et Dallas, apparemment abordable pour une grande ville américaine.
À l’autre bout du spectre, Forbes évoque Cuba, l’Arctique et Lanai comme les destinations luxe à découvrir d’urgence.
C’est bien beau tout ça, mais c’est sans compter la menace terroriste. Les événements de l’année qui se termine et de ces dernières semaines, à Berlin comme en Turquie et en Jordanie, risquent de changer la donne et de rendre les voyageurs frileux…
Clientèles particulières : baby boomers vs milléniaux
À première vue, tout les oppose, mais ils risquent de voyager ensemble puisque les escapades multigénérationnelles sont toujours dans l’air du temps.
Selon stayplanner.com, les « milléniaux » voyagent pour découvrir de nouvelles cultures, accordent de l’importance aux critiques en ligne et font même plus confiance aux usagers qu’à d’autres sources. Ils ne jurent que par les applications mobiles et veulent être toujours connectés, notamment pour partager leurs expériences.
Un sondage de AARP (American Association of Retired People), l’Amérique latine risque de remplacer l’Europe. Les baby-boomers américains privilégieront le sud (Floride) et l’ouest (Californie) de leur pays. Ils continueront de faire des croisières, mais seront plus intéressés par les navires plus petits. Les tarifs aériens élevés leur feront renouer avec les « road trips ». Ils voyageront en solo (surtout les femmes) et amèneront leur animal de compagnie. Ils opteront pour les séjours de bien-être et rechercheront, eux aussi, l’authenticité.
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