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Chili : autour du désert le plus sec de la planète


Sur l'Altiplano, à la périphérie du désert d'Atacama, le plus sec de la planète, les voyageurs sont frappés par la diversité inouïe des paysages. Sur un périmètre relativement restreint du nord du Chili, se succèdent des forteresses précolombiennes en ruines, d'immenses dunes de sables, des canyons mystérieux, des oasis verdoyantes, le champ de geysers le plus haut du monde, des déserts de roches, de vastes lacs de sel et quelques villages épargnés par le tourisme.

La « capitale » de ces immenses terres inhospitalières peuplées de moutons, de chèvres, de lamas, d'alpacas et même de flamants roses, est San Pedro de Atacama, un village de petites maisons d'adobe alignées le long de quelques rues en terre battue. Désertée par ses habitants d'origine, l'oasis a été repeuplée depuis un peu plus d'une dizaine d'années par une multitude de petits commerçants, épiciers, loueurs de vélos, pourvoyeurs, agences réceptives, restaurants et bars.

Parcours obligé

San Pedro de Atacama sert de camp de base pour apprivoiser la région. Fondé par un Jésuite belge, le Musée archéologique du village retrace l'histoire de l'Altiplano chilien avec des moyens modestes, mais efficaces. En ayant bien assimilé la topographie et les antécédents de la région, les voyageurs sont mieux armés pour la visite des ruines d'anciennes villes-forteresses, appelées pukaras, qui datent du XIIe siècle.

La pukara de Quitor, occupée par les Incas pendant une centaine d'années, et celle de LaSana, dont les habitants ont été chassés par les Espagnols, témoignent d'un riche passé, alors que la cité de Tulor, désertée quand l'eau s'est tarie, s'apprête, faute de fonds, à disparaître une seconde fois, victime de l'ensablement.

Le rituel touristique comprend également des randonnées dans le labyrinthe coloré de la vallée chilienne de la mort et dans la Vallée de la lune d'où on peut admirer, perchés sur une haute dune de sable, l'éblouissant coucher de soleil qui fait rosir les volcans Licancabur et Juriques.

La mauvaise route qui mène aux geysers du Tatio dans la nuit noire ne décourage pas les quelques dizaines de touristes qui s'y retrouvent chaque matin au lever du soleil. Pour des raisons de température et de pression atmosphérique, l'activité thermique concentrée dans ce volcan éteint, n'est visible qu'aux premières lueurs du jour : bouillonnements de boue volcanique, geysers, fumerolle et frissons garantis!
Le village de Caspana, où on pratique la culture en terrasses de fruits, légumes et fleurs, n'entend pas vendre son âme au tourisme. Les habitants refusent catégoriquement d'être photographiés et l'interdiction s'étend même aux animaux qui traversent ce village de carte postale. Gardienne d'une église construite par les Jésuites en 1611, Chiu-Chiu, sa voisine, est moins farouche.

D'un lieu à un autre, la variété des paysages ne cesse d'étonner. Ici un long ruban vert qui suit les méandres capricieux d'une rivière souterraine témoigne d'un effort à moitié avorté d'arboriculture. Sur la route déserte, de petits troupeaux de chèvres broutent de minuscules touffes de plantes, alors qu'à quelques dizaines de kilomètres de là, au coeur du Salar d'Atacama, des flamants roses viennent nidifier, attirés par la présence d'artémias dont ils sont friands et qui leur donne leur couleur. À Toconao, l'eau fournie par la rivière du même nom permet la culture des figues, des citrons, des abricots, des poires et des coings. Au milieu de nulle part surgit une croix ou un petit sanctuaire orné de fleurs artificielles soulignant sans doute la disparition d'un être cher à cet endroit. Au loin, les silhouettes capricieuses des formations rocheuses et des montagnes modulent la lumière. Un rocher rouge hérissé de crêtes prend l'apparence d'un dinosaure de bande dessinée...

Qu'on parte à la conquête du Lascar, un volcan encore actif de plus de 5 200 mètres de hauteur, ou qu'on se repaisse doucement de la beauté tranquille des lieux, l'Altiplano chilien en met plein la vue.

Carnet de route

. LAN programme plusieurs dessertes quotidiennes avec escales vers Calama au départ de Santiago. San Pedro de Atacama est à moins de 90 minutes de route de Calama. Plusieurs hôteliers et pourvoyeurs d'aventures douces incluent les transferts dans leurs prestations.

. San Pedro de Atacama dispose d'un parc hôtelier varié. L'Explora, le seul hôtel 5 étoiles, se démarque avec ses propres étables sur place, ses spectaculaires piscines et son programme d'activités complet, plus que par le luxe de ses installations. L'hôtel Terrantai, qui propose l'hébergement en pension complète, est situé en pleine ville. Ses chambres sont petites, mais confortables. Un peu à l'extérieur de la ville, l'hôtel Altiplanico prend l'allure d'un village du désert avec des chambres comme autant de petits bungalows, de beaux jardins et une piscine. Le petit déjeuner est inclus, mais l'hôtel ne sert que des repas légers. Deux ordinateurs branchés sur Internet sont gracieusement mis à la disposition des hôtes.

Louise Gaboury