Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google Plus Partager sur Flipboard
Article publié dans le webzine de Septembre 2009

Dubaï : l’or, l’encens et la myrrhe


Dubaï est le pays de toutes les richesses. En 50 ans, le pétrole a transformé ce port de pêche fréquenté par des nomades, en mégapole futuriste dans une débauche d’extravagance et de luxe. Dans ses souks, on trouve pourtant les trésors anciens que, selon  l’histoire, les Rois Mages venus d’Orient auraient offert à l’enfant Jésus : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Déjà connus dans l’Égypte ancienne, l’encens et la myrrhe seraient aussi anciens que le site Hili d’Abu Dhabi qui date de plus de 2000 ans avant notre ère. Au Musée national Al Ain, et sur le site Hili, situés à Abu Dhabi, on peut admirer des artefacts datant de cette époque. Autrement, les Émirats semblent bien jeunes…

Le pétrole et après

Dubaï est victime de l’instantanéité des choses. Devenu immensément riche du jour au lendemain grâce à l’or noir, le pays prépare depuis quelque temps l’après pétrole, puisqu’on estime que la source se tarira dans quelques dizaines d’années. D’ici là, l’argent coule à flots autant pour les caprices de la famille régnante (le prince héritier de Dubaï a déboursé plus de 2,5 millions $ US pour une chamelle) qu’en investissements destinés à attirer les touristes, puisqu’on espère que le tourisme remplacera le pétrole comme pactole. Résultat : la ville est hérissée de grues. Il n’y a pas de repos pour la construction de Dubailand, du théâtre du Cirque du soleil et des édifices plus excentriques et plus hauts les uns que les autres (la tour Burg Dubaï sera, pendant un temps du moins, la plus haute au monde!) alors qu’on fait sortir de la mer les archipels les plus fous (trois palmiers et un univers!).

Ici, l’or ruisselle! On en a utilisé des dizaines de kilos pour décorer très tape-à-l’œil de l’intérieur du Burj El Arab, le seul hôtel 7 étoiles au monde, alors que son rival, le Emirates Palace d’Abu Dhabi fait pleuvoir chaque année cinq kilos de fines paillettes d’or véritable sur de petits gâteaux au chocolat, une spécialité de sa pâtisserie vendue près de 15$/ pièce!

C’est cette démesure et ce type d’excentricités qui attirent les curieux du monde entier vers cette destination où le rythme de construction des hôtels satisfait à peine à la demande.

Capitale des superlatifs

Que dire sur Dubaï qui n’a pas déjà été dit? Aligner d’autres superlatifs? On a beaucoup comparé Dubaï à Hong Kong, Las Vegas et DisneyWorld, mais elle m’apparaît avant tout comme une ville arabe. Oui, l’architecture est avant-gardiste. Oui, il y a des hôtels thématiques et des palaces amarrés à de somptueux centres commerciaux. Oui, il y a un petit côté artificiel à tout ça, mais les appels du muezzin, les femmes voilées, les hommes vêtus de façon traditionnelle affirment l’appartenance de Dubaï au monde arabe. C’est en se promenant en abra (bateau-taxi) sur la Creek et en explorant le souk des épices et celui de l’or qu’on s’approche le plus de l’âme de Dubaï. C’est là que j’ai trouvé l’or, l’encens et la myrrhe.

Abu Dhabi

C’est le sheik Zayed d’Abu Dhabi, mort en 2004 qui a initié la mobilisation de Dubaï, Sharjah, Ajman, Umm al-Qaïwain, Fujaïrah, Ras al-Khaïmah et d’Abu Dhabi, le plus grand et le plus riche des émirats, pour former les Émirats Arabes Unis. Située à moins de deux heures de route de Dubaï, leur capitale, Abu Dhabi en est très éloignée par sa nature et sa culture. Ici, on voit de larges avenues bordées d’arbres. Leur ombre est la bienvenue puisqu’il y fait plus encore plus chaud qu’à Dubaï.

La ville est moins bétonnée que sa rivale, mais la construction y est également omniprésente. Même si la capitale a un côté plus calme que Dubaï, elle n’échappe pas au festival des grues. Abu Dhabi se positionne comme destination culturelle avec la venue prochaine de deux prestigieux musées, le Louvre et le Guggenheim.

Pour infos :www.dumaitourism.ae et www.abudhabitourism.ae.

Carnet d’adresses

. Hébergement

Malgré la réputation de destination de luxe de Dubaï, tous les hôtels ne sont pas cotés 7 étoiles comme le Burj El Arab. Il est possible de loger dans de beaux hôtels modernes, confortables et bien situés, en 5, 4 ou même 3 étoiles.

Les chambres Grand Hyatt de Dubaï sont très grandes et les salles de bains, spectaculaires. Véritable  « resort » urbain, l’hôtel bâti il y a cinq ans est situé à une dizaine de minutes de l’aéroport, ce qui lui attire une clientèle de transit.

dubai.grand.hyatt.com

Également situé aussi près de l’aéroport, le Arabian Park, un hôtel 3 étoiles à la décoration moderne, s’adresse à une clientèle variée. Les vacanciers apprécient la navette vers les plages et vers le centre commercial voisin, Wafi City, qui compte 200 boutiques, restaurants et bars. L’hôtel fournit à ses clients une carte de réduction applicable sur les achats qui y sont effectués. Un plan de repas est disponible.

www.arabianparkhoteldubai.com

L’hôtel Qamardeen comme son jumeau, Al Manzil propose une alternative intéressante au luxe débridé des palaces. Le premier se concentre sur la clientèle en vacances, alors que le second est plus axé « affaires ». Tous deux classés 4 étoiles, ils ont en commun des lignes modernes agrémentées de clins d’œil au style local : tapis colorés, bois ouvragés, tissus soyeux, etc…  Les chambres mettent en vedette de spectaculaires salles de bains aux murs de verre. La fine cuisine superbement présentée fait évoluer le genre du traditionnel buffet.

almanzilhotel.com et qamardeenhotel.com

. Cuisine

Il n’existe pas de vraie cuisine nationale. On y mange de savoureuses salades libanaises et des grillades de viandes et de poissons et fruits de mer. Le porc se fait rare, mais le bacon de veau est délicieux! Les hôtels rivalisent d’imagination pour proposer  toutes les cuisines du monde. Chacun a son resto italien et chinois ou japonais, mais on remarque aussi des restaurants argentins, méditerranéens et thaïlandais! Pour manger avec les locaux, il faut aller dans le Quartier du Patrimoine (Heritage area) de Duba, et s’attabler à une terrasses au bord de la Creek. À Abu Dhabi, on trouve de bons restaurants de poissons fréquentés par la clientèle locale près du port, mais attention, dans tout le pays, on a tendance à trop faire cuire le poisson. Amateurs de chair presque crue, optez plutôt pour un bar à sushis!

. Le désert

La plus populaire excursion dans le désert combine les émotions fortes d’une virée en 4X4 dans les dunes  et le charme d’une soirée sous les étoiles dans le désert. Après un arrêt à la station-service, puis une pause pour dégonfler les pneus, c’est parti!

La caravane de jeeps s’ébranle. Les véhicules grimpent les dunes, les redescendent, dérapent, remontent, sautent et virevoltent presque, pour effrayer ou éblouir leurs occupants.

Après la pause photo, on met le cap sur le campement où une centaine de touristes peuvent faire quelques mètres à dos de chameau, s’essayer au sand boarding (planche à neige version sable), fumer le narguilé, se faire tatouer au henné, etc.  Tout ce beau monde s’attable ensuite autour d’un barbecue accompagné de salades.

Bien que très touristique, l’expérience est appréciée. Certains participants ont déploré l’intrépidité de leur  conducteur, d’autres ont adoré l’aspect  « montagnes russes » de l’équipée! Le buffet a reçu une excellente note et les toilettes ont été déclarées propres à l’unanimité des voyageurs québécois!

www.orienttours.ae

. Magasinage

Dubaï veut s’imposer comme la destination de magasinage par excellence. Tous les grands noms de la haute couture et de la maroquinerie de luxe, et toutes les grandes chaînes internationales y ont pignon sur centre commercial. L’artisanat local n’est pas très développé. On trouve par contre les parfums originaux les plus raffinés, de l’encens, de la myrrhe et des brûle-parfums  dans les boutiques d’Abdul Samad Al Qurashi au Mall of the Emirates à Dubaï et au Marina Mall à Abu Dhabi.  Dépaysement garanti! www.asaqgrp.com

. Bon à savoir

Les Émirats Arabes Unis sont musulmans et l’alcool n’y est toléré que dans les hôtels et certaines attractions touristiques.

 

 

 

Louise Gaboury