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Nîmes, la belle romaine


Comme Rome, Nîmes est entourée de sept collines et comme elle, elle abrite de remarquables vestiges de la civilisation romaine.

Nîmes existait pourtant déjà avant l'arrivée des Romains, mais elle a connu son âge d'or après la victoire d'Octave sur Antoine et Cléopâtre, quand sous le nom d'Auguste, il accorde à ses valeureux guerriers des terres dans la ville qui s'appelait alors Nemausus. Le crocodile enchaîné à un palmier couronné de lauriers, symbole de la conquête de l'Égypte, figure d'ailleurs toujours sur les armoiries de la ville.

Certains des spectaculaires monuments romains construits à cette époque faste dans la ville et ses environs ont remarquablement bien traversé le temps. C'est le cas notamment du Pont du Gard, des arènes et de la Maison carrée à Nîmes et de la Via Domitia qui reliait l'Italie et l'Espagne, la plus ancienne route romaine hors d'Italie. Le temple de Diane et la tour Magne ont par contre beaucoup plus qu'eux subi des ans l'irréparable outrage.

Le Pont du Gard faisait partie d'un aqueduc construit au 1er siècle pour approvisionner Nîmes en eau à partir d'une source située aux environs d'Uzès, à une cinquantaine de kilomètres plus loin. Maintenant inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco, il est considéré comme l'ouvrage le plus hardi de son époque. On peut voir à Nîmes les ruines du château d'eau où arrivait l'eau transportée par cet aqueduc. Il a été redécouvert au XVIIIe siècle, plus ou moins enfoui sous les remparts du fort Vauban. Oasis dans la ville, le Jardin de la Fontaine abrite la fameuse source de Nemausus qui aurait pu suffire à combler les besoins de la ville si les riches Romains installés à Nîmes n'avaient construit moult thermes et fontaines.

Les arènes de Nîmes sont les mieux conservées au monde. Elles gardent les traces des trous destinés à recevoir les mats supportant le velum qui couvrait le stade, selon un système à la fois ingénieux et économique. Tient, tiens...

Du vin à l'ancienne sur la voie romaine

En prenant la direction de Beaucaire, on arrive au mas des Tourelles, un vignoble établi il y a quelques centaines d'années sur un site où, à l'époque romaine, on fabriquait des amphores vraisemblablement destinées à la conservation et au transport du vin aussi loin qu'en Italie et en Allemagne.

Passionné de vins et d'histoire, Hervé Durand, propriétaire du vignoble qui est dans sa famille depuis la première moitié du XVIIIe siècle, a voulu remonter aux sources. Les fouilles entreprises depuis une dizaine d'années sur ses terres qui bordent la Via Domitia ont révélé qu'on devait y avoir cultivé la vigne dès le premier siècle de notre ère. Avec une équipe de chercheurs du CNRS, Hervé Durand a épluché les textes de plusieurs auteurs romains dont Pline et Caton, et réussi à reconstituer un pressoir que les visiteurs peuvent admirer sur les lieux et qui sert à fabriquer un vin romain, ou ce qui s'en rapproche le plus.

Chaque automne, trois tonnes de raisins sont foulés au pied avant d'y être pressés. L'hectare planté de variétés de vignes susceptibles d'avoir existé au temps des Romains selon les spécifications rapportées par les textes anciens, donne chaque année quelques milliers de bouteilles de trois vins dits « archéologiques ». Le Mulsum peut être offert en apéritif ou accompagner les magrets de canard aux figues et les mets très épicés, le Turriculae, plus sec, est idéal avec les viandes blanches, les omelettes, le foie gras poêlé et les gâteaux aux noix, et le Carenum est un vin liquoreux à servir à la fin d'un repas. Un véritable menu d'orgie romaine ! Les vendanges romaines ont lieu le deuxième dimanche de septembre.

Pour infos : www.tourismegard.com et www.tourelles.com

Louise Gaboury