Le marché des auberges de jeunesse attire de plus en plus de groupes privés étrangers, séduits par un secteur considéré comme très profitable et encore largement sous exploité.
Alors que Paris accuse un retard en matière de capacité d'hébergement des 18-30 ans (avec 8.214 lits, Paris est encore très loin de Londres ou Berlin, qui proposent respectivement 16.000 et 17.000 lits pour la jeunesse), la capitale fraçaise a vu débarquer en quelques années plusieurs grands acteurs privés, tel le groupe familial britannique St Christopher's Inn qui cumule 1.000 lits dans deux "hostels", ou son compatriote Generator, propriété du fonds Patron Capital, qui a ouvert en février 950 lits place du Colonel Fabien.
Si ces établissements restent minoritaires par rapport aux 120 auberges affiliées à la Fédération Unie des Auberges de France (FUAJ), des structures associatives à but non lucratif porteuses de valeurs humanistes et éducatives, la tendance ne semble pas prête de s'arrêter avec l'arrivée prévue de l'Allemand Meininger. Les grandes métropoles de province sont aussi très convoitées comme le montre l'exemple de Lyon avec Cool&Bed, Marseille avec Vertigo, ou Lille avec Gastama.
Ces opérateurs privés misent sur le boum du tourisme des 15-30 ans, avec 300 millions de voyages de jeunes attendus en 2020, selon l'Organisation mondiale du Tourisme. Ils ne s'implantent que dans les grandes villes, où la demande de courts séjours de découverte est très forte.
Établissements au design soigné et au concept à mi-chemin entre l'hôtel et l'Auberge de Jeunesse (AJ), ces "hostels" privés proposent à la fois des lits en dortoir, à partir de 30 euros, et des chambres privées autour de 60 euros, parfois plus. Pour séduire, ils mettent l'accent sur l'ambiance, qui se veut festive avec des soirées ou la retransmission d'événements sportifs, et l'offre de services (cuisine partagée, bar, parfois restaurant, laverie, wifi).
Soucre AFP