Le parfum de l’odoriférante lavande rappelle le chaud soleil de la Provence, sous lequel les plants d’un bleu mauve ondulent doucement. Au Québec, le soleil est généralement moins chaud et le vent moins doux. Pourtant. Un irréductible Québécois a réussi à faire pousser de la lavande dans les Cantons de l’Est non sans avoir combattu ardemment les éléments… et les préjugés!
Le propriétaire des lieux, Pierre Pellerin, a su mener à bien son projet envers et contre tous. Jeune retraité après la vente de son entreprise d’électronique au service de laquelle il avait parcouru la planète, il tombe amoureux d’un bout de terrain situé sur la colline d’Applegrove, dans le village de Fitch Bay, près de Stanstead et de la frontière américaine, et à une vingtaine de kilomètres de Magog. Il a encore en mémoire les images des champs de lavande provençaux admirés lors de ses voyages et rêve de les reproduire dans ce charmant paysage québécois des Cantons de l’Est.
Au début, tous les agronomes qu’il rencontre le découragent. Il se lance malgré tout et, en 2002, il perd plus de 80% de ses plants. L’hiver suivant est tout aussi décourageant, ce qui force Pierre Pellerin à réviser ses méthodes de culture et à trouver des variétés de lavande plus résistantes. Après quelques mauvaises saisons et des pertes s’élevant à un demi-million de dollars, la récolte est finalement bonne.
En juillet 2004, Bleu Lavande accueille ses premiers visiteurs. À la fin de l’été ils auront été 30 000 à se rendre sur place. L’année suivante, la fréquentation passe à plus de 52 000 personnes.
En bordure des champs de lavande, ont poussé une boutique, un centre d’interprétation, une aire de pique-nique protégée des éléments, une distillerie. Aujourd’hui, l’entreprise compte plus d’une vingtaine d’employés et accueille plus de 150 000 visiteurs chaque année. La superficie des champs cultivés a doublé et, avec plus de 110 000 plants, Bleu Lavande est devenu le deuxième plus important producteur de lavande en Amérique du Nord, après une ferme de l’Utah qui en compte 250 000 mais que Pierre Pèlerin espère dépasser.
Le succès de Bleu Lavande a été officiellement reconnu quand l’entreprise a été choisie lauréat or aux Grands Prix du tourisme québécois en 2008 dans la catégorie Agrotourisme et produits régionaux.
Une plante riche
La lavande appartient à la même famille que le thym et d’autres fines herbes comme la sarriette. Comme ses cousines herbes fines, elle s’utilise dans la cuisine. La crème brûlée à la lavande est délicieuse et le vinaigre de lavande, subtilement parfumé.
Il ne faut pas confondre lavande et lavandin. Le lavandin produit beaucoup plus d’huile essentielle que la lavande officinale, mais il n’a pas ses propriétés médicinales et sa qualité moindre le destine à parfumer les détergents et savons industriels.
Les propriétés de la lavande officinale sont nombreuses. Calmante et apaisante, elle est également désinfectante, cicatrisante et antiparasitaire. On l’utilise notamment pour apaiser la douleur causée par les piqûres d’insectes, les écorchures, les plaies et les brûlures, pour les problèmes de peau, la toux et les poux!
Une gamme de produits
Grâce à son site web et à son réseau de distribution, l’entreprise vend ses produits un peu partout au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. Dans la jolie boutique, où le personnel empressé est toujours prêt à nous renseigner, on peut se procurer une variété de produits fabriqués à partir de la lavande cultivée sur place : de l’huile essentielle de lavande officinale aux chocolats en passant par les tisanes, bonbons et aromates à la lavande. Les produits de soin du corps (crème à mains, baume à lèvres, gel douche, shampoing, etc.) sont garantis sans paraben, fragrance ou produits pétroliers.
L’éventail de produits comprend également des produits de toilette pour bébés et pour chiens, de l’encens, des bougies parfumées, de l’eau de linge, des bouquets de lavande et des semences. Qui sait, la chance pourrait vous sourire à vous aussi!
