Où ailleurs qu'en Nouvelle-Zélande pourrait-on descendre à pied dans le cratère d'un ancien volcan, admirer des geysers et des mares de boue volcanique bouillonnante, apprivoiser une riche culture indigène, marcher dans quelques-uns des plus beaux sentiers de randonnée au monde, découvrir d'excellents vins locaux, se faire héliporter sur un glacier, naviguer sur un fjord sur fond de cimes enneigées, escalader un pont, faire du bungee en pleine ville et percer les secrets de la terre du milieu?
Au-delà du cliché des moutons (on s'endort longtemps avant d'avoir fini de compter les dizaines de millions de moutons qui peuplent le pays!) et des kiwis (ce nom, qui désigne autant un oiseau nocturne sans ailes, que le fameux petit fruit vert, est également le surnom des Néo-Zélandais), les visiteurs découvrent un pays magnifique, tout en contrastes et en extrêmes, une nature exubérante qui en a fait le lieu de tournage exceptionnel de la trilogie du Seigneur des anneaux. Les itinéraires qui font découvrir La terre du milieu traversent tout le pays, de Waikato à Wellington sur l'île du nord et de Takaka à Milford Sound en passant par Canterbury, Queenstown, Wanaka et les Alpes du sud dans l'île du sud.
Des villes à la campagne
Plus petite que l'Italie, la Nouvelle-Zélande est moins peuplée que New York. Inégalement répartie sur ses deux îles principales, sa population est urbaine à 85%, ce qui n'en fait pas moins le paradis des amateurs de plein air. On dit parfois à la blague que les villes devraient être à la campagne. En Nouvelle-Zélande, c'est presque le cas. Les villes semblent être bâties à la limite des grands espaces. Des activités comme la voile, le kayak, la randonnée et même le jet boating, se pratiquent pratiquement à l'ombre des gratte-ciel.
En mettant le pied en sol néo-zélandais, on se sent tout de suite chez soi. Malgré le long vol et le décalage, tout semble étrangement familier. Étonnant qu'à l'autre bout de la terre, on retrouve le même style de cafés et de restaurants branchés qu'à Montréal! Auckland a un petit air de San Francisco. Ce matin de semaine, dans cette ville surnommée « City of sails », parce qu'on y trouve plus de voiliers par habitants que dans n'importe quelle autre ville, on a l'impression que la plupart de ces citadins se sont éparpillés dans la nature.
La baie du port de Waitemata grouille de petits voiliers blancs et des dizaines de messieurs se pressent vers le traversier munis de leur sac de golf. Même si les Néo-Zélandais reprochent à Auckland, la plus grande ville du pays, son côté un peu trop frénétique, les étrangers la trouvent plutôt cool, avec ses cafés où on peut flâner devant un cappuccino ou un verre de vin en regarder passer les gens ou en admirant les splendides vues sur l'eau. Ils apprécient les chouettes bars et restaurants du quartier Ponsonby reconnu pour son animation et sa vie nocturne.
Rotorua, petite ville aux allures « western », également située dans l'île du nord, attire chaque année des foules de touristes, avides de découvrir ses curiosités naturelles, sources chaudes, geysers et mares de boue volcanique. On peut être rebutés par l'odeur de souffre qui flotte parfois sur la ville, mais il ne faut pas s'en formaliser. Cet inconvénient mineur ne doit pas nous empêcher d'expérimenter les eaux thérapeutiques du Polynesian Spa, établi sur une source découverte par un prêtre catholique en 1878. Ces eaux minérales chaudes auraient guéri le père Mahoney de son arthrite en trois mois. Arthrite ou pas, il est bien agréable de se prélasser dans ses bassins sous le ciel étoilé de l'hémisphère sud.
Wellington s'étend sur le flanc des montagnes qui dominent Lampton Harbour d'où on prend le traversier pour l'île du sud. Plutôt calme, cette capitale mérite quand même une halte, ne serait-ce que pour le méga musée Te Papa Kongarewa, à la fois musée d'art, d'histoire et de civilisation.
Il est facile de succomber au charme britannique de Christchurch, avec ses saules pleureurs tombant dans l'Avon qui serpente à travers cette ville qu'on dit la plus anglaise hors d'Angleterre. La séduction est complète si on se paie une balade en gondole sur l'Avon, ou à pied dans les jardins de la ville. Le site d'Akaroa, à une quarantaine de kilomètres de Christchurch, a été découvert par Jean-François Langlois. Avant qu'il n'y revienne avec des colons français, la Nouvelle-Zélande était devenue britannique, mais les valeureux pionniers s'y sont quand même établis. La ville s'est peuplée d'immigrants venant d'un peu partout. Il n'y reste plus grand-chose de francophone sauf quelques noms de rue et de boutiques, comme C'est la vie, un restaurant de la rue Lavaud et Ma maison, rue Balguerie.
Destination plein air
Queenstown, située au carrefour des glaciers, des lacs et des fjords les plus spectaculaires, est la capitale néo-zélandaise, sinon mondiale, de l'aventure. On y vient de partout sur la planète pour vivre des émotions fortes à cause de sa proximité de Milford Sound, un splendide fjord qui n'a rien à envier au Saguenay, sauf les sommets neigeux qui le surplombent. La petite ville compte des dizaines de pourvoyeurs d'aventures plus ou moins douces et de nombreuses boutiques de vêtements et d'équipement de plein air. Signe que le routard moyen qui passe par Queenstown n'est pas complètement dans la dèche, cette boutique Louis Vuitton, attraction rarissime dans les villes de cette taille.
Les hyperactifs peuvent s'en donner à coeur joie sur tout le territoire. Les activités de plein air ne manquent pas dans ce pays qui revendique la paternité du bungee, du jet boating, du rap jumping, du bridge climbing et autres passe-temps pour casse-cous. Plus tranquille, la randonnée, presque élevée au rang de sport national, se pratique à peu près partout. Couverte de forêts presque vierges, la péninsule du Coromandel, à l'est d'Auckland, s'ouvre sur de très beaux paysages côtiers.
Dans l'île du sud, la Queen Charlotte Walkway longe la baie et traverse d'inoubliables paysages champêtres et une forêt humide. Longue de 55 kilomètres, Milford Track a de quoi ravir les plus exigeants dans sa course au coeur du fjord. Des randonnées héliportées sur les glaciers ou au coeur d'un volcan sont également offertes. Assez cher, mais inoubliables!
La Nouvelle-Zélande étant formée d'îles, les sports nautiques sont à l'honneur un peu partout. On s'y adonne également au « black river rafting », qui ressemble au « white river rafting », sauf que ça se passe dans des grottes : frissons garantis!
Routes des vins On cultive la vigne en Nouvelle-Zélande depuis le début du XIXe siècle. La viticulture a fait ses débuts aux environs d'Auckland avant de se répandre un peu partout dans le pays qui compte maintenant plus de 10 000 hectares de vignes produisant environ un million d'hectolitres par an. Dans l'île du nord, la route des vins passe par l'île de Waiheke, à 35 minutes d'Auckland par le traversier, puis serpente autour de Gisborne, Hawke's Bay et Martinborough, reconnu pour son Pinot noir. Dans l'île du sud, elle traverse Marlborough, la plus importante région vinicole, Nelson et Canterbury, des vignobles en pleine expansion et Otago, la région viticole la plus proche du pôle sud. |
Les Maoris On croit que les Maoris sont venus de Tahiti, Hawaï, Fidji et des autres îles environnantes entre les 9e et 12e siècles. Aujourd'hui, les Maoris composent environ 15% de la population néo-zélandaise et 90% des Maoris vivent dans l'île du nord. Ils se concentrent dans la région de Rotorua. C'est là qu'on peut participer aux hangis et concerts maoris. Le hangi est une fosse creusée dans la terre dans laquelle on chauffe des pierres sur lesquelles seront cuits les aliments emballés dans des linges humides et déposés dans des paniers. Par extension, le mot hangi décrit également le festin ainsi préparé. Même si on y apprend des choses sur la culture maorie, ces manifestations sont malheureusement souvent très touristiques, voire même incongrues comme une partie de sucre en juillet... À ne pas manquer : la collection d'art maori du Musée d'Auckland et le Maori Arts and Crafts Institute à Rotorua. |
S'y rendre . Pour en savoir plus : www.newzealand.com/. |