Tourisme créatif ou d’apprentissage : ne pas bronzer idiot et goûter à la culture locale

C'est quoi ?

À la Conférence de Santa Fe tenue en 2008, les villes créatives membres du Réseau chapeauté par l'Unesco se sont entendues sur une définition de travail de la chose: « Le tourisme créatif est un voyage tourné vers une expérience engagée et authentique, impliquant l'apprentissage participatif des arts, du patrimoine, ou d'un aspect spécifique du lieu. Il fournit un lien avec les résidents et crée une culture vivante. »

Le tourisme créatif est considéré comme un tourisme de nouvelle génération. Après le tourisme balnéaire totalement passif, est venu le tourisme culturel axé sur les musées et les visites dites culturelles, nous voilà maintenant à l'ère du tourisme participatif ou créatif. Le tourisme créatif implique une certaine interaction. C'est un tourisme où le visiteur a une implication éducative, émotionnelle, sociale et participative avec le lieu qu'il visite, avec sa culture, ses traditions et les gens qui y vivent.

Apparenté au tourisme durable, le tourisme d'apprentissage contribue notamment à valoriser la culture locale et ses artisans et à contribuer à perpétuer des techniques et des savoirs traditionnels, comme l'explique Michèle Laliberté  dans « Le tourisme créatif à trois volets », paru dans Le Globe-Veilleur en décembre 2006. Parce qu'il combine éducation, interaction, stimulation, recherche d'authenticité et expérience, il permet aux participants de passer du statut de spectateurs à celui d'acteurs.

Dans « Le tourisme d'apprentissage, une tendance qui ne s'essouffle pas » paru dans l'édition du 31 janvier 2012 du Globe-veilleur, Chantal Nault, écrit que la tendance aux vacances éducatives s'accentue.

Des exemples

Dans ce même article, Chantal Nault mentionne quelques initiatives hôtelières dans le domaine, dont les forfaits apprentissage des hôtels Fairmont, les ateliers de peinture à l'Auberge Schweizer à Sutton, mais également des cours de cocktails et un Bootcamp barbecue, en plus des ateliers de cuisine proposés par les restaurants.

Au fil de ses réflexions et de ses recherches, Michelle Laliberté  cite également quelques exemples, comme la possibilité que propose Creative Tourism New Zeland de créer un bijou avec des pierres de la région, de sculpter des os, ou de tresser un panier traditionnel. Sur le site www.creativetourismnetwork.org, on propose par exemple la Crète autrement, un séjour personnalisé avec rencontres avec les Crétois autour de leurs savoir-faire et de leurs traditions.

Les experts s'entendent pour dire que les communautés doivent s'investir dans le tourisme créatif pour que les voyageurs aient l'impression de vivre la ville. C'est ce que tente de faire Paris, première ville touristique mondiale avec 30 millions de visiteurs par année.

Créative Paris

Depuis 2001, la ville de Paris a fait du tourisme participatif un des axes forts de sa politique touristique, avec des innovations comme Parisiens d'un jour, par exemple, qui ont pour but de rapprocher visiteurs et Parisiens. Paris ne se cache pas que son ambition est ainsi de fidéliser les visiteurs grâce à une offre dynamique qui l'incite à revenir.

Paris est riche d'une multitude d'initiatives dans tous les domaines de la création artistique, dont plusieurs demeurent inconnues du visiteur moyen. C'est pour remédier à cet état de choses que la ville annonçait plus tôt cette année le lancement de www.creativeparis.info (également disponible sur des applications mobiles gratuites iPhone et Android) qui regroupe toutes les offres créatives recensées dans la ville déclinées, en huit catégories : art du jardin/art floral, arts culinaires, arts plastiques/artisanat d'art, arts vivants (théâtre, danse africaine, etc,), mode/design, pensée (écriture, philosophie), photo/cinéma/multimedia, sciences et techniques.

Cretiveparis.info permet ainsi aux touristes d'enrichir leurs séjours par la pratique de stages ou d'expérimentations artistiques personnelles.

Pour qui?

Dans  « Le tourisme d'apprentissage fait ses classes dans une multitude de domaines », paru en septembre 2004 dans Le Globe-Veilleur, Michèle Laliberté identifie la clientèle cible des vacances éducatives : les adultes d'âge moyen, d'âge mur et de l'âge d'or, les associations et groupes d'affinités, et les voyageurs solo. Ce sont des adultes instruits, en bonne santé, aisés et curieux qui sont prêts à payer pour des expériences significatives.