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Un château en Toscane


Qui ne rêve pas d'habiter même temporairement, un château, même modeste, sous le soleil toscan ? C'est ce genre de rêve que l'agrotourisme (en italien « agriturismo ») aide à réaliser.

Les propriétaires d'anciens châteaux, tout nobles soient-ils, ont de plus en plus recours à cette pratique qui permet de sauver les meubles et de payer la nouvelle toiture. Le Castello di Cafaggio, propriété de la famille du baron Benci, est un bel exemple de cette deuxième vie donnée à quelques châteaux toscans.

La tour carrée du Castello di Cafaggio, qui date du XIVe siècle, domine une colline plantée de vignes et d'oliviers qui épousent les formes capricieuses du relief toscan. À la limite des bâtiments, une forêt, où on raconte que Puccini aimait chasser, s'étend sur une centaine d'hectares. Le grand compositeur, qui fut un temps un familier de la maison, aurait même joué sur l'antique piano qui trône dans l'impressionnant salon du château décoré de trompe-l'oeil.

C'est la ferme attenante au château qui a été transformée en appartements de toutes tailles loués à la nuit ou à la semaine, selon la saison. Au cours des rénovations, on a respecté le style original des bâtiments et utilisé des matériaux qui s'intègrent bien à son architecture. Les occupants de chaque chambre disposent d'une table et de chaises sur la terrasse qui domine les collines et le village d'Impruneta.

C'est la baronne elle-même qui reçoit personnellement ses invités et leur fait faire le tour de la propriétaire en leur racontant en italien, en anglais ou en français des anecdotes sur l'histoire du château. Elle leur remet à cette occasion un échantillon du vin et de l'huile d'olive du domaine. Le vin n'est pas un grand cru, mais l'huile d'olive d'un beau jaune tirant sur le vert au léger goût d'artichaut et d'amande, mamma mia !

Les olives de la commune d'Impruneta

On raconte que vers la fin du XVe siècle, lors d'une procession qui menait des pèlerins d'Impruneta à Florence pour implorer la protection divine, l'icône de la Madone d'Impruneta a heurté un olivier et qu'une de ses branches y est demeurée attachée jusqu'à Florence, à une quinzaine de kilomètres plus loin. Cette année-là, les récoltes ont été bonnes et la paix est revenue. Est-ce un miracle, l'olivier porte-bonheur est toujours debout, au bord de la route d'Impruneta. La Madone d'Impruneta, a donné son nom à une variété d'olives résistantes au froid et à certaines maladies.

Le quart des 136 hectares du Domaine Cafaggio est consacré à la culture de l'olivier. Ses 5 000 oliviers, principalement des variétés frantoio, moraiolo et leccino, produisent environ 10 000 litres d'huile par an. Une petite proportion de Madonna dell'Impruneta entre dans la composition de l'huile d'olive extra-vierge signée Tenuta di Cafaggio.

L'huile du baron

Le châtelain, Enrico Benci, est dégustateur diplômé du Conseil huilier international. L'huile d'olive Cafaggio a été citée dans le guide des meilleures huiles italiennes de 2002 de Marco Oreggia, un des fondateurs de l'Union méditerranéenne des dégustateurs d'huile, sélectionnée par l'Agence de promotion économique de la Toscane et cotée trois olives par l'organisme Slow Food.

Ici, les techniques de récolte ont peu changé depuis des siècles. La tâche est effectuée par des ouvriers agricoles dont les familles travaillent sur les terres du Domaine Cafaggio de génération en génération. Toujours disponibles quand vient le moment pas toujours prévisible de la cueillette et du pressage des olives, ils ont droit à leur part de la production annuelle du précieux liquide.

Si Enrico Benci utilise maintenant les installations modernes d'un moulin de la municipalité voisine de San Casciano, il a tenu à restaurer l'ancien pressoir du château, en hommage aux pionniers de l'huile d'olive, l'or de la Toscane. Les invités du château peuvent le visiter.

La baronne Benci donne des cours de cuisine sur demande. Elle cuisine avec les herbes et les légumes de son potager et sa délicieuse huile d'olive, vendue sur place. On ne la trouve pas à Montréal, mais elle est servie dans quelques restaurants de New York et Boston.

Pour en savoir plus :www.cafaggio.com

Louise Gaboury